L'orchestre de Mozart, y compris dans des oeuvres que j'aime beaucoup, me semble souvent assez sec et dur.
Ce fait vient de m'être rappelé par l'écoute de ce concerto pour basson de Luigi Gatti :
Luigi Gatti - Bassoon Concerto in F-major (c.1795)
Mov.I: Allegro spiritoso 00:00; Mov.II: Romance: Adagio sostenuto 10:04; Mov.III: Allegro assai 16:09
Bassoon: Stefano Canuti; Orchestra: Orchestra da Camera del Conservatorio di Musica di Mantova; Conductor: Fausto Pedretti
Il y a dans le mouvement central de ce concerto (mouvement qui va de 10:04 à 16:08) des passages en mineur qui ne me semblent ni sans caractère ni sans beauté, notamment celui qui commence à 14:04.
La figure mélodique par laquelle le tragique fait irruption à cet endroit n'est pas une nouveauté par rapport à Mozart, on entend déjà une figure assez proche dans le mouvement lent de la Symphonie de Prague (1786), à 0:52 dans cette version :
(Mozart - Symphony No. 38 "Prague" K. 504 - II. Andante)
Adagio - Allegro, 4/4 (Sonata form); Andante, 6/8 (Sonata form); Finale, 2/4 (Presto)
Conductor: René Jacobs; Orchestra: Freiburger Barockorchester
Je mets le morceau de Mozart au-dessus de celui de Gatti, mais ne faut-il pas reconnaître que si on s'en tient à la beauté sonore, Mozart, comparé à Gatti , est bien sec et bien étriqué ?
Qu'en pensez-vous ? Et vous-est-il arrivé de faire des rapprochements qui vont dans le même sens que le mien, ou en sens contraire ?
IP
P.S. Evidemment, il est possible que la mise en avant du basson soliste par la prise de son dans le Concerto de Gatti soit pour quelque chose dans la sonorité moins sèche que Gatti me semble avoir par rapport à Mozart, mais je pense qu'on pourrait trouver d'autres exemples plus convaincants car, même sans comparaisons précises, l'orchestre de Mozart me semble souvent sec et dur.