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Discussion: Händel

  1. #41
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    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    ... le grand ami de lebewohl...
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    Ce me serait un honneur.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 20/01/2018 à 13h56.

  2. #42
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    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    j'ai mis sur Internet un cours de mathématiques qui m'a valu des remerciements et une recommandation de la part d'un site universitaire. Je donnerais des précisions si certaines choses que j'ai dites sur le présent forum n'étaient pas de nature à faire de moi, pour les tenants d'une certaine idéologie, quelqu'un contre qui tous les coups sont permis. Vous avez évidemment la ressource de m'accuser de mensonge, ne vous en privez pas.
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    Pipeau. Vous n’avez rien publié nulle part. Vous essayez juste de vous faire mousser. Et vous vous défilez, comme d’hab.
    J’ai déjà dit que vous ajoutiez la lâcheté à tout le reste.
    Il y a ceux qui en ont - et les autres. Vous êtes des autres.

  3. #43
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    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    Pipeau. Vous n’avez rien publié nulle part. Vous essayez juste de vous faire mousser. Et vous vous défilez, comme d’hab.
    J’ai déjà dit que vous ajoutiez la lâcheté à tout le reste.
    Il y a ceux qui en ont - et les autres. Vous êtes des autres.
    De nous deux, il n'y en a qu'un qui a été convaincu de mensonge sur ce forum : vous, quand vous prétendiez impudemment que l'expression "distinction without a difference fallacy" n'est pas usitée et ne signifie rien. Donc les tiers apprécieront 1° si mes affirmations méritent confiance; 2° si l'accusation de mensonge que vous portez contre moi n'émane pas de la même propension à la calomnie qui vous a fait mentir sur la langue anglaise.
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  4. #44
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    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    De nous deux, il n'y en a qu'un qui a été convaincu de mensonge sur ce forum : vous, quand vous prétendiez impudemment que l'expression "distinction without a difference fallacy" n'est pas usitée et ne signifie rien.
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    Ah tiens, ça faisait longtemps ! Le poisson rouge tourne, tourne dans son bocal. Pauvre garçon.
    Au fait, à part vous - et on sait quel crédit y accorder - par qui aurais-je été convaincu de ´mensonge’ ? Il n’y a que vous pour être ´con vaincu’. Ne ramenez pas votre beau frère et consorts, on sait aussi qu’en penser.

    Vous avez publié quelque chose, prétendez-vous ? Prouvez-le.
    Jusque là : pipeau, mon bon !

  5. #45
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    juin 2011
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    Je continue l'anthologie d'extraits d'opéras/oratorios de Händel.
    J'avais commencé par Theodora, ouvrage tardif, mais je vais maintenant suivre l'ordre chronologique.
    Almira est le numéro HWV 1.
    Voici une version sur YouTube :



    L'auteur de la vidéo ne dit pas quels sont les interprètes, mais selon un commentaire, c'est l'enregistrement Fiori Musicali / Andrew Lawrence-King.


    Voici les parties que je conseillerais.


    8:35 à 10:38 : une sarabande que Händel a réutilisée plus d'une fois (Lascia ch'io pianga etc.)
    14:27 à 17:17 : aria de Fernando "So ben que regnante", avec un agréable accompagnement dans un registre grave.
    19:55 à 25:32 : arioso d'Almira "Chi più mi piace", gracieux.
    27:45 à 29:12 : aria (ou arioso ?) d'Edilia "Hohe Linden", avec un accompagnement agile qui me fait un peu penser à celui du lied "Serenade" op. 58 n° 8 de Brahms :



    (D'après des indications en petites lettres, les interprètes seraient Antonia Bourvé & Tobias Hartlieb.)


    30:53 à 34:10 : aria "Du irrst dich, mein Licht" d'Osman, avec un agréable accompagnement de luth.
    40:37 à 44:46 : aria de Fernando "Liebliche Wälder", où l'accompagnement me semble avoir l'équilibre et la "gentleness" que les admirateurs de Händel aiment chez lui.
    49:19 à 54:16 : aria d'Almira "Geloso tormento", avec hautbois plaintif et interventions brutales des cordes pour évoquer les tourments de la jalousie.
    57:23 à 1:00:22 : arioso d'Edilia "Più non vuo", avec accompagnement de basson. Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais c'est assez bien tourné pour se laisser écouter.
    1:16:30 à 1:20:30 : agréable intermède instrumental.
    1:24:59 à 1:27:25 : air de Bellante "Chi sà, mia speme", avec participation presque concertante de l'orchestre.
    1:29:03 à 1:31:31 : arioso "Lass ein sanftes Händedrücken" de Consalvo, exprimant bien la douceur dont il est question dans le texte.
    1:37:40 à 1:39:47 : arioso "Sprich vor mir" d'Osman. Sonorité enchanteresse à l'orchestre.
    1:51:03 à 1:54:33 : aria d'Almira "Move i passi", d'un caractère expressif un peu difficile à définir, entre tristesse et confiance.
    2:06:52 à 2:10:55 : aria "Sanerà la piaga" d'Almira, pure et touchante, avec un bel accompagnement de luth.
    2:13:40 à 2:19:32 : aria "Der Himmel wird strafen" d'Edilia. Je n'en suis pas fou, mais à partir de 2:15:38, il y a de beaux grondements à l'orchestre.
    2:38:20 à 2:43:49 : aria triste "Quillt ihr" d'Edilia, avec accompagnement funèbre (il est question de la tombe).
    2:45:23 à 2:48:46 : aria "Gönne nach den Thränengüssen" de Raymondo, entre larmes et éclaircie.
    2:53:27 à 2:56:02 : arioso ""Edele Sinnen" de Fernando, noble et paisible.
    Peut-être 3:04:42 à 3:07:05, l'arioso "Edilia" de Raymondo, sombre protestation d'amour.
    Peut-être 3:15:20 à 3:17:27 : aria "Werthe Schrift" d'Almira, pure et touchante, mais sans grand caractère.
    Peut-être 3:25:07 à 3:27:33 : aria "Fernando stirbet dein" et dialogue avec Almira, mais Fernando me semble un peu emphatique.
    3:29:19 à 3:31:24 : duo d'Almira et Fernando "Spielet, ihr blitzenden Augen", d'abord exultant puis d'un bonheur plus calme.
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  6. #46
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    Almira HWV 1.
    enregistrement Fiori Musicali / Andrew Lawrence-King.
    A titre de simple complément d'information pour qui est intéressé par le sujet.
    N'y voir SVP aucune autre intention de quelque nature que ce soit.



    Livret :

    http://www.haendel.it/composizioni/l.../pdf/hwv_1.pdf

    Explications complémentaires :

    https://operabaroque.fr/HAENDEL_ALMIRA.htm

    https://operabaroque.fr/HAENDEL.htm

    Ces sites donnent des informations sur d'autres opéras de Haendel.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 30/01/2018 à 10h50.

  7. #47
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    Le second ouvrage de Händel dans le genre opéra /oratorio est Rodrigo, HWV 5.


    Voici une version complète sur YouTube :



    L'auteur de la vidéo ne dit pas quels sont les interprètes. J'ai l'impression que c'est l'enregistrement sous la direction d'Eduardo López Banzo, à en juger par la comparaison de l'air de Giuliano "Allor che sorge" tel qu'on l'entend ici à partir de 2:15:30 avec cette version :

    (Handel - Rodrigo - Allor che sorge - van Rensburg)

    , qui provient de la version d'Eduardo López Banzo :
    https://www.amazon.fr/Haendel-Rodrig...handel+rodrigo


    Selon P. Kaminski, Mille et un opéras, p. 547, "Haendel démontre déjà à quel point il a appris à écrire pour la voix" (depuis Almira). C'est possible, mais, pour ma part, aussi bien pour la qualité musicale que pour l'expressivité et le coloris instrumental, je préfère Almira.


    P. Kaminski mentionne deux airs :


    1° "Fredde ceneri d'amor", de Florinda, dont il dit : "nul ne résistera à la magie orchestrale de [cet] air". Dans la première des deux vidéos ci-dessus, cet air s'entend de 1:22:46 à 1:25:50. La magie orchestrale dont parle Kaminski me rappelle celle du piano dans le lied "Auf dem Wasser zu singen" de Schubert :

    (Schwarzkopf / Fischer: Auf Dem Wasser Zu Singen, D. 774 (Schubert)- Recorded October 4-7, 1952)


    2° "Empio fato", d'Esilena, qui, selon Kaminski, est "d'ores et déjà du grand Haendel". Dans la première des vidéos ci-dessus, cet air s'entend de 1:29:09 à 1:32:59. Il me semble que Händel fera beaucoup mieux par la suite...
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  8. #48
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    février 2008
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    Parce que le sujet m’intéresse, et sans nulle autre intention que d’éventuellement apporter quelques informations :


    (NB pour le fun : cette pochette est un peu inexacte, 'Georg Friedrich Händel' n'est devenu 'George Frideric Handel' qu'à partir de son installation à Londres, en 1712. Ici, à la rigueur, il aurait pu être Giorgio Federico - mais il était déjà Il Caro Sassone, c'était assez.)

    Livret :
    http://www.haendel.it/composizioni/l.../pdf/hwv_5.pdf

    L’exploration des grandes œuvres lyriques de Haendel par ordre du catalogue a commencé. Le HWV liste en premier les opéras (HWV 1-42).
    On a vu ci-dessus qu’on est passé directement du HWV 1 au HWV 5.
    Nero (Die durch Blut und Mord erlangte Liebe – L’amour obtenu par le sang et le meurtre), HWV 2 (Hambourg, 1705, livret également de Friedrich Christian Feustking) : la musique en est perdue.
    Der beglückte Florindo (Florindo rendu heureux), HWV 3 (Hambourg, 1706, livret en allemand de Hinrich Hirsch) : il ne reste de la musique que quelques fragments.
    Die verwandelte Daphne (La métamorphose de Daphné), HWV 4 (Hambourg, 1706, livret de Hinsch) : musique perdue.
    Là s’arrêtent les opéras « allemands » de Haendel.

    Avec Rodrigo, sur un livret d'après Francesco Silvani, a commencé la longue suite des opéras italiens. Rodrigo a été représenté à Florence, Agrippina le sera à Venise, tous les suivants le seront à Londres.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 10/02/2018 à 12h45.

  9. #49
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    Le troisième (en ordre chronologique) des opéras conservés de Händel est Agrippina, HWV 6.


    Si vous lisez l'italien, vous serez peut-être intéressé par ce guide d'écoute :


    http://www.flaminioonline.it/Guide/H...grippina6.html


    J'en retiens ces appréciations :


    "Il personaggio dominante è l’imperatrice, sempre fiduciosa in se stessa, a tratti minacciosa e sicura di trionfare (aria iniziale «L’alma mia fra le tempeste») oppure temporaneamente angosciata come nella grande scena dell’atto secondo («Pensieri, voi mi tormentate»), quando progetta di uccidere ben tre persone, i due liberti che hanno scoperto le sue trame e l’innocente Ottone.
    Il momento più intensamente tragico dell’opera spetta però a quest’ultimo, che nell’atto secondo canta uno straordinario lamento in Fa minore."
    (Maria Giovanna Miggiani)


    "(...) ariette (splendida quella di Claudio, I, 21: “Vieni, o cara”), un terzetto e un breve, folgorante quartetto. Gran parte dei brani risale a musiche preesistenti (41 numeri su 48, pur con vari gradi di adattamento): ai lavori händeliani per Firenze (Rodrigo), Roma (gli oratorî Il trionfo del tempo e del disinganno e La resurrezione), Napoli (la serenata Aci, Galatea e Polifemo) o addirittura, per qualche spunto tematico, alle opere amburghesi di Keiser e Mattheson; ed è sorprendente notare che arie perfettamente aderenti al personaggio (ad esempio Poppea, I, 17: “È un foco quel d’amore”; Ottone, II, 5: “Voi che udite il mio lamento”) provengono in realtà da cantate romane o napoletane, e dunque da tutt’altro contesto. Agrippina è così – sotto il profilo strettamente musicale – un florilegio del migliore Händel ‘italiano’, di quel giovane dandy alla scoperta della Penisola(...)"
    (Marco Mattarozzi)


    Le même site fournit le livret, d'après le programme de la représentation du 9 octobre 2009 au Teatro Malibran de Venise (dir. Fabio Biondi) :


    http://www.flaminioonline.it/Guide/H...na6-testo.html


    Le texte, du cardinal Grimani, est un peu cynique. "Othon, sensible et sentimental, [est le] seul personnage noble de l'intrigue" (P. Kaminski, Mille et un opéras, p. 548.)


    Je vais suivre la version de René Jacobs avec l'Akademie für Alte Musik Berlin :



    (Händel - Opera Agrippina, HWV6 | René Jacobs Akademie für Alte Musik Berlin)


    Agrippina: Alexandrina Pendatchanska, soprano; Nerone: Jennifer Rivera, mezzo-soprano; Poppea: Sunhae Im, soprano; Ottone: Bejun Mehta, countertenor; Claudio: Marcos Fink, bass-baritone; Pallante: Neal Davies, bass-baritone; Narciso: Dominique Visse, countertenor; Lesbo: Daniel Schmutzhard, bass.


    (Alexandrina Pendatchanska, Bejun Mehta et Marcos Fink me semblent excellents.)


    Cette version ne concorde pas toujours avec le livret lié plus haut.


    Il y a plusieurs autres versions d'Agrippine sur YouTube. À toutes fins utiles, je signale qu'une vidéo intitulée "OPERA `AGRIPPINA` HWV 6 - Handel" (chaîne BEST OF CLASSICAL MUSIC), dont l'auteur ne précise pas les interprètes, reproduit clairement la version de René Jacobs vers laquelle j'ai mis un lien.


    D'autre part, la vidéo que voici, elle aussi anonyme :

    (Handel Agrippina)


    est certainement la version Gardiner avec les English Baroque Soloists. Comparez 1:05:27 de cette vidéo anonyme avec 4:23 de la vidéo que voici :



    (Georg Frideric Handel - Agrippina - "E un foco", "Ho un non", "Pur ritorno" & "Vieni, o cara")
    (Agrippina - Della Jones, Poppea - Donna Brown, Claudio - Alastair Miles.)


    Voici ce que je mettrais dans l'anthologie.


    1:04:21 - 1:07:55 : air de Claude "Pur ritorno a rimirarvi", pour les agréables volutes mélodiques. Un problème technique semble avoir escamoté les dernières notes de l'ostinato instrumental.
    Vous pouvez aussi entendre cet air chanté par Alastair Miles à 4:23 - 8:34 dans l'extrait de la version Gardiner que j'ai lié plus haut.
    Cette version :



    (Handel - Agrippina 'Pur ritorno' 'Vieni, oh cara', Micinski)
    Orchestra Combattimento Consort Amsterdam; Musical director - Jan Willem de Vriend


    chantée par Piotr Micinski (0:00 - 5:12) me semble bien aussi.


    1:11:40 - 1:12:57 : air "Vieni, o cara" de Claude. Ici encore, dans cette version de R. Jacobs avec l' l'Akademie für Alte Musik Berlin, la fin de la partie instrumentale me semble bizarre. De plus, le chanteur me semble exagérer le ridicule de Claude, ce qui enlaidit la musique que Handel me semble avoir voulu faire belle et non parodique. Je préfère Alastair Miles dans l'extrait de la version Gardiner que j'ai lié ci-dessus, 8:36 à la fin.


    1:15:09 - 1:19:28 : air d'Agrippine "Non ho cor che per amarti". Bizarrement martial, alors qu'il s'agit de protestations d'amitié. Mais dans le genre martial, c'est bien frappé. Voici un extrait DVD de la même version :



    (HANDEL - AGRIPPINA - Alexandrina Pendatchanska (Alex Penda) 'Non ho cor che per amarti')


    1:19:43 - 1:23:11 : air de Poppée "Se giungie un dispetto". Je n'en suis pas fou, mais il y a de beaux grondements à l'orchestre à partir de 1:21:18. (Ils rappellent ceux que j'ai signalés plus haut dans Almira.)


    1:30:05 - 1:31:37 : choeur "Di timpani e trombe". Agréable choeur festif.


    1:32:13 - 1:36:15 : air de Claude "Cade il mondo soggiogato". De la grandeur.


    1:44:39 - 1:50:26 : air d'Othon "Voi che udite il mio lamento". Très beau lamento. J'aime bien la version de Michael Chance :



    (Georg Frideric Handel - Agrippina (1709) - Lament for Ottone - "Voi che udite" (Michael Chance)


    1:54:53 - 1:56:51 : arioso d'Othon "Vaghe fonti".
    Charmant accompagnement orchestral, que Händel a aussi utilisé dans Il trionfo del tempo e del disinganno (antérieur à Agrippina, si je comprends bien la notice en italien ci-dessus) :



    (A bucolic splendour: Händel Arie del Disinganno - Sara Mingardo)
    Sara Mingardo, contralto. Concerto Italiano - Rinaldo Alessandrini


    2:15:53 - 2:20:20 : air d'Agrippine "Pensieri, voi mi tormentate"
    "Non moins impressionnant est le grand monologue d'Agrippine, ' Pensieri, voi mi tormentate', alliance de récitatif accompagné et d'arioso" (P. Kaminski, Mille et un opéras, p. 548).
    Je le mentionne par déférence pour P. Kaminski, mais je le trouve un peu extravagant.


    2:51:21 - 2:55:03 : air de Claude "Io di Roma il Giove sono". Ici encore, de la grandeur.
    Voici une version DVD de la même interprétation :

    (Video Handel Agrippina: Claudio - Marcos Fink)


    2:58:38 - 3:02:38 : duo d'Othon et de Poppée "No, no, ch'io non apprezzo".
    D'une radieuse félicité, surtout quand les deux voix s'unissent.


    Je suis intrigué par l'absence de l'air d'Othon "Tacerò, pur che fedele", aussi bien du livret lié plus haut que de la version R. Jacobs et Akademie für Alte Musik Berlin (celle que j'ai suivie).
    Voici cet air chanté par Michael Chance dans un extrait de la version Gardiner (à partir de 1:38) :



    (Handel Agrippina. Tacero, pur che fedele. Michael Chance)


    Pourquoi certains suppriment-ils cet air ? Le trouvent-ils faible ? Pour ma part, j'aime bien son ton de tendre résignation. Dans un livre sur James Bowman, Maxine Handy écrit : "the exquisite and little known 'Tacerò, pur che fedele' from Agrippina". (Voyez Google.)
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  10. #50
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    C'est au tour de Rinaldo, HW7 (ou 7a ?) La version originale date de 1711. Elle a été remaniée en 1717 puis, de façon plus importante en 1731, mais on a tendance aujourd'hui à préférer la version originale.
    Voici le livret de cette version originale:
    http://www.haendel.it/composizioni/l...df/rinaldo.pdf


    L'histoire se passe lors de la première croisade. Les bons sont Goffredo (Godefroid de Bouillon), son frère Eustazio (personnage au fond inutile, qui se borne à faire des commentaires et qui sera supprimé dès 1717, avec dévolution à Goffredo d'un reliquat de son rôle), Almirena, fille de Goffredo, et le chevalier Rinaldo, amoureux bienvenu d'Almirena. Goffredo promet la main d'Almirena à Rinaldo si celui-ci fait preuve de vaillance.
    Les mauvais sont l'enchanteresse Armida et son mec Argante. Ils cherchent à mettre des bâtons dans les roues des bons, Armida se change en Almirena dans l'espoir de séduire Rinaldo, mais ça ne prend pas et tout est bien qui finit bien.


    On signale pas mal d'emprunts à des ouvrages de Händel antérieurs, mais peu importe.


    Il y a plusieurs intégrales ou quasi-intégrales sur YouTube. Je vais suivre celle de René Jacobs :

    (Händel - Opera Rinaldo, HWV7 | René Jacobs Freiburger Barockorchesterà
    Rinaldo: a nobleman of the House of Este by Vivica Genaux, mezzo-soprano
    Armida, Queen of Damascus, Argante's mistress (and a mermaid) by Inga Kalna, soprano
    Almirena: daughter of Goffredo (and a mermaid) by Miah Persson, soprano
    Goffredo: Leader of the First Crusade by Lawrence Zazzo, countertenor
    Argante: Saracen king of Jerusalem by James Rutherford, bass
    Eustazio: brother to Goffredo by Christophe Damaux, countertenor
    Mago cristiano: by Dominique Visse, countertenor


    qui correspond à peu près au livret que j'ai lié plus haut.
    (On peut évidemment préférer la version Gardiner, également surYouTubei. C'est un peu par hasard que j'ai choisi la version de René Jacobs.)


    Il y a aussi une anthologie :

    (Nicholas McGegan conducts selections from Handel's Opera Rinaldo July 25, 2015)


    Voici les parties que je préfère.


    46:00 à 52:21 : air d'Almirena "Augelletti, che cantate". Scène idyllique où les oiseaux gazouillent à coeur joie. Je crois que les bruitages sont ajoutés, car on ne les entend pas dans la version Pizzi. Ce passage de la version R. Jacobs (soprano Miah Persson) a une vidéo isolée :


    Il y a aussi Cecilia Bartoli :

    (Doñana ♥ Augelletti Che Cantate, Cecilia Bartoli (1080p HD)


    58:33 à 1:07:33 : air de Rinaldo "Cara sposa". Almirena a été enlevée par Armida, et Rinaldo se lamente en conséquence.
    "magistral exercice de bel canto" selon Kaminski, p. 550. Je ne conseille pas la présente version Jacobs pour le rôle de Rinaldo (tenu par Vivica Genaux). Voici deux versions qui me semblent très belles :


    tout d'abord Nathalie Stutzmann, qui chante et dirige (et n'a pas peur du vibrato...) :

    (Cara Sposa, Nathalie Stutzmann, ORFEO 55, HAENDEL,)


    (l'air commence à 1:00);


    ensuite Christophe Dumaux :

    (Cara sposa ( Rinaldo ) Christophe Dumauxà
    Cara sposa extrait de Rinaldo de Haendel par Christophe DUMAUX et les Violons du Roy dirigés par Bernard LABADIE


    (l'air commence à 0:31).


    1:08:39 à 1:11:35 : air de Rinaldo "Cor ingrato". Entre plainte et colère. Le ton de colère me plaît moins que le ton plaintif.
    De nouveau, je ne conseille pas la présente version Jacobs. Ecoutez plutôt Christophe Dumaux :

    (Cor Ingrato ( Rinaldo ) Christophe Dumaux)
    Cor Ingrato extrait de Rinaldo par Christophe DUMAUX et les Violons du Roy dirigés par Bernard LABADIE.


    1:21:08 à 1:26:12 : air d'Eustazio "Siam prossimi al porto". Dans la présente version Jacobs, cet air est chanté par Christophe Dumaux. Voici une vidéo isolée de cette interprétation :

    (Siam prossimi al porto ( Rinaldo ) Christophe Dumaux)
    Siam prossimi al porto ( Acte 2 scène 1 ) Rinaldo par Christophe Dumaux avec le Freiburger Barockorchester dirigé par René Jacobs


    Comme je ne raffole pas des entourloupettes que René Jacobs fait subir à l'accompagnement, je mets aussi une autre version du même Christophe Dumaux :

    (Haendel-Rinaldo-Siam prossimi al porto-Christophe Dumaux)
    Goffredo - Christophe Dumaux, Accademia Bizantina, Dir. Ottavio Dantone [2009 Paris, je crois]


    Si vous aimez mieux une voix de ténor, écoutez Krystian Adam dans la version de Dantone de 2011-2012 :

    (Rinaldo di George Frideric Handel_Regia Pier Luigi Pizzi)
    48:15 à 50:52.


    Kaminski ne mentionne pas cet air et j'ai peut-être tort de le faire figurer dans une anthologie, mais je crois lui trouver un peu le caractère intime d'un lied. Un rythme de quatre notes groupées me fait d'ailleurs un peu (un tout petit peu) penser à ce lied-ci :

    (Des Fischers Liebesglück - Philippe Sly, John Charles Britton, Franz Schubert)


    1:27:49 à 1:30:15 : air des sirènes "Il vostro maggio". Vidéo isolée de la même interprétation :

    (Il vostro maggio)
    Inga Kalna & Miah Persson


    Les castagnettes ne sont pas authentiques...

    "la fascinante, asymétrique, chanson des sirènes" (P. Kaminski, p. 550) J'avoue que je ne devine pas en quoi consiste l'asymétrie. Je ne sais pas pourquoi, no plus, l'accompagnement me fait penser à celui de l'air "In Mohrenland" de Pedrillo dans l'Enlèvement au sérail :

    (In Mohrenland gefangen war)
    Florence 2002, Mehrzad Montazeri (Pedrillo)


    1:40:36 à 1:46:44 : air d'Almirena "Lascia ch'io pianga".
    Célèbre plainte (en majeur...), sur une sarabande qu'on a déjà entendue dans Almira.


    Voici la même interprétation dans une vidéo isolée :

    (Rinaldo: Lascia ch 'io pianga - Miah Persson)


    Voici Sandrine Piau, avec partition :

    (Händel: Lascia ch'io pianga (Rinaldo) - Piau (Forck) )
    Almirena: Sandrine Piau, soprano
    Akademie für Alte Musik Berlin, conducted by Bernhard Forck (concertmaster), Concert: 20 October 2008 in Vienna (Theater an der Wien)


    Voici Ann Hallenberg :

    (Handel | Lascia ch'io pianga | Ann Hallenberg, Les Talens Lyriques & Christophe Rousset)


    Voici Patricia Petibon :

    (Handel, Rinaldo HWV 7a lascia ch'io pianga)
    Patricia Petibon (Almirena), Venice Baroque Orchestra, Andrea Marcon


    Voici Cecilia Bartoli :

    (Cecilia - bartoli lascia ch'io pianga händel rinaldoà


    2:02:53 à 2:10:11 : air d'Armida "Ah, crudel".
    D'après Kaminski, p. 550, "une des pages suprêmes de l'opéra" [= de Rinaldo, je suppose], et je suis bien d'accord, notamment à cause du climat de poétique désoltion.


    Voici une vidéo isolée de la même interprétation :

    (Ah, crudel il pianto mio (Handel) Inga Kalna)
    Inga Kalna as Armida, Freibruger Baroqueorchester led by René Jacobs.


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  11. #51
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    Rinaldo, HW7 (ou 7a ?)
    Le HWV 7 est divisé en HWV 7a et HWV 7b, chacun avec ses propres découpage de la partition, instrumentarium et distribution des rôles. La version de Jacobs se voulant ‘originale’ devrait être conforme au HWV 7a.

    Distribution :

    Almirena :
    7a : soprano féminin – 7b : soprano féminin
    Armida :
    7a : soprano féminin – 7b : alto féminin
    Goffredo :
    7a : alto féminin – 7b : 1717 : alto castrat ; 1731 : ténor
    Rinaldo :
    7a : soprano castrat – 7b : alto castrat
    Argante :
    7a : basse – 7b : 1717 : alto castrat ; 1731 : alto féminin
    Le Mage :
    7a, 7B 1717 : alto castrat – 7b, 1731 : basse
    Eustazio :
    7a : contralto castrat

    Instrumentarium :

    7a : flageolet, 2 flûtes, 2 hautbois, basson, 4 trompettes, timbales, violon solo, 3 violons, alto, violoncelle, clavecin obligé et basse continue

    7b : piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, basson, 2 cors, trompette, violon solo, 3 violons, alto, violoncelle et basse continue

    Insérer les 2 découpages prendrait un espace monstre et serait fastidieux. Le plus grand changement est la disparition d'Eustazio, plus quelques remaniements pour quelques airs.

    La version Jacobs n'est pas totalement originale puisque :
    * Rinaldo est chanté par une mezzo-soprano féminine. (Un falsettiste eût peut-être été plus approprié. Mais c’est l’éternelle question de par qui de nos jours remplacer les castrats ?)
    * Goffredo est chanté par un falsettiste au lieu d’un alto féminin (mais ça colle avec la version 1717)

    Seule la consultation précise du livret de l’enregistrement pourrait dire si le découpage de la partition et l’instrumentarium adoptés par Jacobs sont conformes à la version de 1711.

    Cela dit , il y a gros à parier qu’à l’époque même de Haendel et après, de par les théâtres d’Europe et d’ailleurs, on ne s’est guère soucié de savoir si l’on respectait au pied de la lettre telle ou telle version, les arrangements étaient la règle en fonction de ce qu’on réussissait à avoir comme chanteurs et comme effectif instrumental !

    Personnages historiques :

    Goffredo, Godefroi(y) de Bouillon (c. 1058-1100), chef de la 1° croisade, duc de Basse-Lorraine, puis « avoué du Saint-Sépulcre » après avoir décliné le titre de Roi de Jérusalem.

    Rinaldo est très) librement inspiré de Renaud de Châtillon (c. 1120-1187), fils puîné et donc sans héritage du seigneur de Gien, Châtillon-sut-Loing et Donzy.
    Ses dates de naissance et mort montrent qu’il ne peut avoir été compagnon de Godefroi à la 1° croisade.
    Il est désigné comme « noble de la cour d’Este », et le Tasse en fait même sans souci d'historicité le fondateur de la lignée – lequel fondateur est Oberto I° Obizzo, comte palatin et marquis de Milan en 951.
    Mais il est vrai que la fille née du son second mariage de Renaud, Alix de Châtillon (…-1235) épousa Azzo VI d’Este (C. 1170-1212), petit-fils d’Obizzo I°.
    Il fallait bien que le Tasse flattât son seigneur protecteur Alfonso II d’Este duc de Ferrare, quitte à prendre quelques libertés.

    Eustazio est Eustache III de Boulogne, frère de Godefroi, qu’il accompagna en Terre Sainte, pour revenir achever sa vie en Flandre.

    Personnages du Tasse :

    Almirena, fille de Godefroi, promise à Rinaldo s'il est vainqueur

    Le Mage = Hidraot dans la Gerusalemme Liberata, roi de Damas, adonné à la magie, l’astrologie, la nécromancie et l’art divinatoire depuis sa jeunesse, et qui ne rêve que de bouter l’infidèle hors de Palestine, en manipulant sa nièce .../...

    .../... Armide, courageuse, rusée, et plus encore que son oncle versée dans les arts occultes. Elle capture Almirena pour attirer Rinaldo, qu’elle capture aussi ; mais elle sincèrement amoureuse du chevelier et se le met au frais rien que pour elle dans son palais magique des Iles Fortunées (les Canaries ?). Rinaldo ne veut rien savoir, même quand Armide prend l’apparence d’Almirena. Il est finalement libéré par ses copains Ubaldo et Carlo envoyés par Godefroi (qui a eu une vision de Rinaldo prisonnier). Armide abandonnée (autre opéra de GFH, HWV 105 – et aussi opéra de Jomelli, 1770) jure vengeance et se retourne contre Hidraot qu’elle accuse de tous ses maux.

    Argante est le roi sarrasin de Jérusalem. Armide et lui sont amants. Mais il va tomber amoureux d’Almirena. Qu’Armide va tenter d’occire (heureusement Renaud arrive !), et réciproquement, mais Armide (heureusement les Furies arrivent !).

    Renaud délivre Jérusalem, capture Argante et Armide qui en 1711 ont la révélation et se convertissent au christianisme, mais se voient damnés en 1731.

    Renaud et Almirena convolent – The End
    L’opéra ne dit pas s’ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

    (Renaud de Châtillon, le vrai, épousa en 1153 Constance d’Antioche, dont il eut Agnès de Châtillon qui épousa Béla III de Hongrie ; puis Etiennette de Milly, Dame d’Outre-Jourdain en Palestine, dont il eut Alix de Châtillon - qui épousa Azzo VI d’Este – et Jeanne de Châtillon)

    Le célèbrissime Lascia ch’io pianga, déjà dans Almira (1705) comme indiqué, est repris de l’Air du Plaisir Lascia la spina dans la 2° partie de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno (1707)



    Je ne saurais trop encourager tout le monde à (re)lire les quelques milliers de vers de la Jérusalem Délivrée, surtout si l'on est sujet aux insomnies répétitives, cela charme copieusement, instructivement et agréablement les heures sans sommeil ! (Bon, des fois, et même souvent, faut lire en diagonale quand même, hein !)

    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 03/03/2018 à 17h37.

  12. #52
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    Erratum, Armida abbandonata HWV 105 n’est bien sûr pas un opéra, mais une cantate, les opéras s’arrêtant au HWV 42 (Deidamia).

    L’œuvre de Jommelli (1770) est pour sa part bien un opéra, ainsi que tant d’autres mettant en scène Armide :
    Monteverdi 1626, Ferrari 1639, Lully 1686, Orgiani 1697 et 1698 et 1711, Eccles 1698, Gervais 1704, Philippe d’Orleans 1704, Ruggieri 1707, Boniventi 1708, Rampini 1711, Buini 1716 et 1720, Sarro (Sarri) 1718, Vivaldi 1718, De Falco 1719, Desmarest 1722, Sacchini 1722, Bioni 1725 et 1726, Albinoni 1726 , Pollarollo 1729 (en pasticcio), Bertoni 1747 et 1781, Hasse 1750 (en pasticcio avec d’autres), Mele 1750, Graun 1751, Sarti 1759 et 1786, Traetta 1761, Giuseppe Scarlatti 1666, Anfossi 1770, Manfredini 1770, Salieri 1771, Gazzaniga 1773, Naumann 1773, Gatti 1775, Mortellari 1776, Astarita 1777, Cimarosa 1777, Gluck 1777, Myslivecek 1779, Cherubini 1782, Righini 1782, Haydn 1784, Prati 1785, Zumsteeg 1785, Tritto 1786, Stefani 1790, Alessandri 1794, Andreozzi 1802, Bianchi 1802 ...
    Et sans doute d'autres encore.

    A bon collectionneur, salut !
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 03/03/2018 à 19h41.

  13. #53
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    Ajoutons les Rinaldo de Tozzi 1775 et Guglielmi 1789.

    RV pour les HWV 8a, 8b, 8c.

  14. #54
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    Il semble qu'aujourd'hui soit l'anniversaire de Haendel
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  15. 05/03/2018 19h58

  16. #55
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Il semble qu'aujourd'hui soit l'anniversaire de Haendel
    N.S.

  17. #56
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    Passons à Il pastor fido, version originale de 1712, HWV 8a.


    Il y a des éléments intéressants ici : https://operabaroque.fr/PASTOR_3.htm


    Je suis cette version intégrale :



    (Georg Friedrich Händel - Il pastor fido HWV 8a (original 1712 version) )
    AMARILLI: Lucy Crowe; MIRTILLO: Anna Dennis; EURILLA: Katherine Manley; DORINDA: Madeleine Shaw; SILVIO: Clint van der Linde; TIRENIO: Lisandro Abadie
    CORI: Helen-Jane Howells, Clint van der Linde, Simon Wall, Jnathan Sells
    LA NUOVA MUSICA - David Bates


    Pour les paroles de cette version, avec traductions en français, en anglais et en allemand, voir (à partir de la p. 16) :
    http://www.eclassical.com/shop/17115...6758523_01.pdf
    où il y a aussi des éléments intéressants sur la musique.


    S'il faut résumer le livret, je dirai qu'il met en scène l'exquis savoir-vivre de l'Arcadie. Par exemple, Silvio, qui préfère la chasse à l'amour et est agacé des assiduités de Dorinda, voit quelque chose bouger, croit que c'est du gibier et lance son javelot en plein dans Dorinda. Il se montre sincèrement désolé, mais Dorinda, pour le tirer d'embarras, lui explique qu'elle est heureuse de mourir par la main de celui qu'elle aime. Silvio se fait tout de même un peu de scrupule, qui, joint à un deus ex machina, l'amènera à épouser Dorinda (qui n'est pas plus morte que vous et moi). Autre exemple : à la fin de l'opéra, Eurilla présente ses excuses d'avoir essayé de faire mourir Amarilli. Au vu de sa confusion, on lui répond : "Il n'y a pas de quoi, Eurilla !" et tout le monde s'embrasse.


    Händel a recyclé plusieurs airs provenant de cantates ou opéras antérieurs. Par exemple, l'air de Dorinda "Ho un non sò che nel cor" (de 1:46:43 à 1:49:13) se trouve déjà avec des paroles semblables dans La Resurrezzione et dans Agrippina. (Vous pourrez trouver les deux prototypes sur YouTube. Je ne mets pas de liens pour ne pas alourdir la présente page.) De même, l'air de Mirtillo "Allor che sorge" (1:14:12 à 1:16:17) est déjà dans Rodrigo avec des paroles semblables. (Il y a sur YouTube une vidéo isolée de l'air extrait de Rodrigo, chanté par Kobie van Rensburg.)


    La Wikipédia anglaise,
    https://en.wikipedia.org/wiki/Il_pastor_fido_(Handel) ,
    cite cette opinion de Charles Burney (18e siècle) : "[Il Pastor Fido], upon the whole, is inferior in solidity and invention to almost all his other dramatic productions, yet there are in it many proofs of genius and abilities which must strike every real judge of the art, who is acquainted with the state of dramatic Music at the time it was composed."


    Voici les morceaux qui me plaisent le mieux. Évidemment, je suis mon goût personnel, peu porté sur la virtuosité, le tintamarre et le grand tralala.


    Première partie instrumentale (0:00 à 4:36), qu'on peut sans doute considérer comme l'ouverture proprement dite; elle est à peu près de forme A-B-A-B-A, la partie A étant lente et solennelle, sur un rythme iambique, la partie B étant rapide et d'une agréable légèreté.


    Partie instrumentale qui va de 14:30 à 18:48, d'une allure noble et d'une écriture aérée.


    1:07:07 à 1:10:16 : air de Mirtillo "Caro Amor", évoquant bien le sommeil paisible.


    1:10:18 à 1:12:51 : air d'Eurilla "Occhi belli", "l’incroyable cavatine d’Eurilia « Occhi belli » avec ses cordes pizzicate et son clavecin improvisé" (Diapson de 2012, ici :
    https://operabaroque.fr/PASTOR_3.htm )


    1:51:50 à 1:56:49 : air de Dorinda "Se m’ami, oh caro", haletant de soupirs. "Un air de Galatée, Se m'ami, o caro, que Burney déclare « aussi élégant que plaintif », et que l'auteur a inséré ensuite dans son Pastor fido, est très originalement accompagné par deux violoncelles et une basse fondamentale, entre lesquels apparaissent de temps en temps les autres cordes." (Ernest David, Händel, sa vie, ses travaux et son temps, 1884, p. 58, trouvable par Google).


    2:10:23 à 2:11:55 : Sinfonia d'un ton funèbre, qui s'enchaîne à
    2:11:55 à 2:12:40 : un récitatif accompagné d'Amarilli, "Ah Mirtillo", dans le même climat.


    Voilà pour l'anthologie. Encore une petite remarque, au sujet de l'aria d'Amarilli "Son come navicella", qu'on entend de 33:05 à 36:55 et qui provient de la Cantate Lungi dal mio bel Nume (voir vidéos homonymes sur YouTube). En entendant les passages qui commencent à 34:06, 34:23 ou 36:33, j'ai l'impression que cette aria se trouvait quelque part dans la mémoire de Mozart quand il a ajouté (en avril 1788) l'air "Mi tradi" au rôle d'Elvire dans Don Giovanni :



    (Mi tradì quell'alma ingrata Joyce DiDonato Yannick Nézet-Séguin Live)
    Joyce DiDonato Yannick Nézet-Séguin, Mahler Chamber Orchestra


    En avril 1788, Mozart s'était déjà pas mal intéressé à Händel sous l'influence du baron van Swieten. En novembre 1788, on exécutera une réinstrumentation de l'Acis et Galat(h)ée de Händel par Mozart.
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  18. #57
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    On rencontre en effet les graphies avec ou sans h ; dans Lully et Haendel, c’est sans, et il s’agit de la Néréide ; dans Massé et von Suppe, c’est avec, et c’est la statue créée par Pygmalion.

  19. #58
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    On a aussi écrit "Acis et Galathée" en français :
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k88072895
    mais peu importe.
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  20. #59
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    Je m’en tiens aux titres originaux des œuvres musicales, les transcriptions qu’on a pu en faire sont hors sujet.
    Cela dit, mes excuses. Je n’interviendrai plus dans «*votre*» sujet, laissant ce soin à tous les autres.
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 07/03/2018 à 20h56.

  21. #60
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    Passons à Teseo, HWV 9 (1713).
    Le livret se trouve ici :
    http://www.haendel.it/composizioni/l.../pdf/teseo.pdf


    Il y a une intégrale dans cette vidéo YouTube :



    (THESEUS, OPERA - HWV 9 - Handel)


    Le texte chanté correspond à peu près au livret.


    L'auteur de la vidéo n'a pas indiqué les interprètes. Selon un commentaire, c'est la version dirigée par Minkowski (Erato, 1992) et je crois qu'en effet, il n'y a pas de doute si on compare 1:14:10 de la vidéo en question avec 0:38 de celle-ci, donnée comme extraite de la version Minkowski :



    (Handel Teseo, 'Vieni, torna idolo mio'. Gooding, Napoli)


    L'histoire : c'est Medea la mauvaise, elle veut Teseo pour elle, mais Teseo aime Agilea d'un amour partagé et Medea, pour se venger, essaie de tuer Teseo. Elle parvient à s'assurer la complicité du roi Egeo, que la popularité de Teseo inquiète, mais à un détail, Egeo reconnaît son fils en Thésée et se repent. Medea ne s'avoue pas vaincue, mais finalement, Minerve intervient et sauve la situation. Il y a des intrigues secondaires, dont je vous fais grâce.
    La trame a été empruntée à une tragédie du dramaturge français Quinault. P. Kaminski (Mille et un opéras, p. 553) note dans la musique de Händel certaines particularités du style français, mais je laisse ça à de plus savants que moi.


    Voici les parties qui me plaisent le mieux.


    11:25 à 15:40 : air d'Agilea "Deh serbate o giusti Dei", "où le hautbois suit la voix comme une ombre" (P. Kaminski, p. 553).


    Voici une vidéo isolée, titée d'une autre version :



    (Jutta Böhnert "Deh serbate o giusti Dei" (Händel))


    Je lie cette vidéo parce que deux de ses commentateurs qualifient la musique de "intoxicating", ce qui me semble assez juste.


    18:46 à 23:36 : air d'Arcane "Ah cruda Gelosia". J'aime bien sa sobriété dans la désolation. Araks Shakinyan en fait dire grand bien à un des personnages de son livre A Two-Voice Fugue (2015) :
    https://books.google.be/books?id=mND...page&q&f=false
    et les trois pages suivantes.
    Il est vrai que, si je comprends bien, Araks Shakinyan est amateur de Rachmaninov, ce qui ne l'accréditera pas auprès de tout le monde.


    41:07 à 43:32 et, après une interruption en récitatif, 43:44 à 44:53 : air de Medea "Dolce riposo". Poétique, très différent des autres airs du même personnage.
    Je conseillerais plutôt la version que voici (0:00 à 3:33) :

    (Medea - Ann Hallenberg)


    1:14:10 à 1:18:03 : air d'Agilea "Vieni, torna", "ravissant" selon P. Kaminski, p. 553. Même interprétation, mais avec partition (à partir de 0:38) :

    (Handel Teseo, 'Vieni, torna idolo mio'. Gooding, Napoli)


    Le petit groupe de trois notes montantes me fait un peu penser à l'air "Vedrai carino" de Zerlina dans Don Giovanni :

    (Vedrai Carino... (Don Giovanni/Mozart))
    Hei-Kyung Hong (Zerlina) Metropolitan Opera Orchestra - James Levine (2000)


    1:24:48 à 1:26:53 : récitatif accompagné de Medea "Ombre sortite". Impressionnant dans le genre horrifique. (Le livret précise d'ailleurs qu'il s'agit d'un "recitativo orrido".) Après une brève exclamation d'Agilea, Medea chante ensuite un air lui aussi "horrifique" et spectaculaire : "Sibilando, Ululando", mais je n'en raffole pas.


    1:34:39 à 1:36:59 : air d'Arcane "Benchè tuoni". Je n'y vois pas un chef-d'oeuvre, mais c'est assez preste et enlevé. Si j'en juge par d'autres vidéos, cet air figurait déjà dans Acis et Galatée, avec la même musique et les mêmes paroles.


    1:38:17 à 1:42:05 : air d'Agilea "Deh v'aprite". Très poétique.
    Voici la même interprétation en vidéo isolée :

    (Georg Friedrich Händel - Deh! V'aprite, oh luci belle)


    1:52:52 à 1:57:45 : air d'Agilea "Amarti si vorrei"
    Encore un air triste et délicat d'Agilea. Je comprends mal que P. Kaminski ne le mentionne pas, car il me semble fort beau.
    Voici une autre version qui me semble très bien :

    (George Friedrich Handel, Teseo: "Amarti si vorrei")
    Elizaveta Sveshnikova (soprano) Konstantin Yakovlev (baroque oboe) Vladimir Kirasirov (wandervogel) Soundengeneer - Daniil Zosin Recorded in St.Petersburg at LenDoc studio, 2017


    2:25:10 à 2:25:41 : après une scène méphitique, l'orchestre me semble bien suggérer la purification de l'atmosphère à l'arrivée de Minerve. IP

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