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Discussion: Mardi en Musique – Schubert: 15 Lieder / Gundula Janowitz, Charles Spencer

  1. #1
    Membre Avatar de ppyjc61
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    octobre 2011
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    Cool Mardi en Musique – Schubert: 15 Lieder / Gundula Janowitz, Charles Spencer

    Le partage de cette semaine propose un enregistrement datant de 1989 mettant en vedette l’illustre soprano Gundula Janowitz dans un récital milanais, interprétant une sélection de 15 lieder de Franz Schubert, accompagnée au piano par Charles Spencer.

    L'œuvre de Schubert comprend plus de 600 mélodies pour voix et piano. Ce nombre à lui seul est très impressionnant - de nombreux compositeurs n'arrivent pas à atteindre ce nombre de compositions dans toute leur production, et encore moins dans un seul genre. Mais ce n'est pas seulement la quantité qui est remarquable: Schubert écrivait régulièrement et fréquemment des chansons d'une telle beauté et d'une telle qualité que des compositeurs comme Schumann, Wolf et Brahms lui attribuaient tous le mérite de réinventer, revigorer et donner plus de sérieux au lieder.

    Peut-être ai-je tort ici, mais je sens qu'il y a une prépondérance de chanteurs mâles qui sont associés à Schubert; Winterreise (Fischer-Dieskau) est ouvert à une interprétation masculine ou féminine. Cependant, même lorsqu'il y a des «personnages», la tendance est incohérente: à titre d'exemple, Die schöne Müllerin est presque toujours chantée par les hommes, tandis que les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler sont interprétés presque également par des hommes et des femmes.

    Gundula Janowitz a officiellement pris sa retraite de la scène en 1990 et, selon la plupart des articles consultés pour ce billet, s’est offerte en récital occasionnellement jusqu'au milieu de cette décennie avec son dernier récital - capturé pour la postérité dans un enregistrement pirate - en septembre 1999. En autant que je sache, il n’existe seulement deux enregistrements commerciaux de Mme Janowitz chantant Schubert (à l'exception de ce dernier récital), un pour DGG (avec Irwin Gage au piano) et ce récital de fin de carrière avec Spencer au piano re-publié sur Nuova Era et Brilliant Classics.

    Je suis d'accord avec la critique contemporaine de cette prestation milanaise et de son dernier récital une dizaine d'années plus tard; la cantatrice possède encore une voix remarquablement fraîche quoiqu’il y a une certaine perte de floraison, inévitablement, et une fragilité occasionnelle de l'intonation, mais le son unique est indéniable, la livraison toujours claire et soignée.

    Bonne écoute!


    Franz SCHUBERT (1797-1828)
    • Der Winterabend D938, Texte de Karl Gottried von Leiner
    • Auf dem See D543, Texte de Johann Wolfgang von Goethe
    • Das Lied im Grunen D917, Texte de Fredrich Reil
    • An die untergehende Sonne D457, Texte de Ludwig Gotthard Theobul Kosegarten
    • Der liebliche Stern D861, Texte de Ernst Schulze
    • An den Mond D296, Texte de Johann Wolfgang von Goethe
    • Nachtstuck D672, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
    • Augenlied D297, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
    • Der blinde Knabe D833, Texte de Jakob Nikolaus de Jachelutta Craigher
    • Am Grabe Anselmos D504, Texte de Matthis Claudius
    • Bei Dir allein D866, Texte de Johann Gabriel Seidl
    • Die abgebluhte Linde D514, Texte de Ludwig Graf von Savar-Felso Videk Szechenyi
    • Fischerweise D881, Texte de Franz Xaver Freiherr von Schlechta
    • Geheimnis D491, Texte de Johann Baptist Mayrhofer
    • An die Musik D547, Texte de Franz von Schober

    Gundula Janowitz, soprano
    Charles Spencer, piano
    Enregistrement public: Milan, 1989
    Nuova Era 6860 [http://wwwarkivmusic.com/classical/a...bum_id=134490]



    Clip de la collection Youtube de Johnny BeGood

  2. #2
    En attente de confirmation
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    Très chouette, merci !

    Ah, la parité ! Faudrait-il adopter une loi universelle sur la parité dans le lied : « Autant de femmes que d’hommes dans les récitals de mélodies » !!
    Sinon, c'est la Cour Pénale de La Haye – pardon, Den Haag, faut pas plaisanter avec les nationalismes - pour crime contre l’humanité.
    Et encore, il faudra diviser, autant de ténors, barytons et basses – autant de sopranos, mezzos, contraltos.

    Bon, assez rigolé (pour qui aurait rigolé, car je ne suis pas drôle).

    les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler sont interprétés presque également par des hommes et des femmes.
    Pour la petite histoire, ces lieder ont été composés pour Johanna Richter, cantatrice à qui Mahler porta dans sa prime jeunesse un amour sans retour et qui ne les chanta jamais. Il n’est donc pas illégitime que des femmes les chantent.

    Par ailleurs, il s’agit d’un ‘fahrender Gesell’, c'est-à-dire d’un jeune artisan qui dans sa corporation a le grade de Gesell (compagnon – il n’est plus ‘Lehrling’, apprenti, et pas encore ‘Meister’) ; ayant terminé son apprentissage chez son maître il effectue une année de voyage (Wanderjhare) à la rencontre d’autres maîtres et compagnons, tout au long duquel il tient un carnet de voyage. Les poèmes des lieder sont ses pensées. Au temps de Mahler, il n’y avait que des garçons dans les Gesellen, donc il est encore bien plus légitime que des hommes chantent ces lieder.
    De nos jours, de jeunes femmes sont aussi Gesellen, comme le montre une photo ci-dessous (début années 2010 pour la couleur, 1990s pour le noir et blanc)), mais question parité, faudra repasser !





    Winterreise est ouvert à une interprétation masculine ou féminine.
    On peut faire chanter n’importe quelles mélodies par n’importe quelle voix, quels qu’en soit le genre et la tessiture. Il suffit de transposer. Et la tendance actuelle étant à l’égalité des sexes et à la ‘désexuation’ généralisée, allons-y.
    Il y a des précédents, il est vrai que Das Mädchen und der Tod par Marian Anderson donne le frisson. Néanmoins, c’est faire fi du texte original (mais qui se soucie encore des textes originaux et des livrets ????) : DER Tod, en allemand, la mort, c’est masculin. La lune et l’étoile sont des figures masculines, DER Mond, DER Stern, le soleil une figure féminine, DIE Sonne.
    Winterreise est clairement un recueil de textes prononcés par un homme lui aussi parti à l'aventure suite à une peine de cœur parce qu’il a dû renoncer à SA bien-aimée (« Das MÄDCHEN sprach von Liebe, die Mutter gar von Eh »)
    Mais le n’importe quoi ne gênant plus personne, à quoi bon s’en faire. Laissons une basse profonde chanter Frauenliebe und Leben. A quand Sabine Devieilhe chantant Pimène ? Si c’est bien chanté, on s’extasiera et on trouvera ça d’une incroyable audace novatrice.

    Cependant, même lorsqu'il y a des «personnages», la tendance est incohérente: à titre d'exemple, Die schöne Müllerin est presque toujours chantée par les hommes
    Je distingue mal en quoi faire chanter La Belle Meunière par un homme est une incohérence par rapport au personnage qui parle/chante ?
    C’est la logique même. Il suffit de lire les textes. Et de s’en rappeler la source : l’amour malheureux (encore !) du poète Wilhelm Müller pour la poétesse Luise Hensel (belle-sœur de Fanny Hensel-Mendelssohn). Avec jeu de mots sur le patronyme du poète et la profession du protagoniste.
    C’est le même topo : un jeune compagnon meunier fait sa ‘Wanderjahre’, il tombe amoureux de la fille d’un des meuniers qu’il rencontre sur sa route, il croit un temps que « ça va le faire », mais la donzelle tombe raide dingue d’un chasseur (ah, le prestige du costume et des armes !), et le malheureux amoureux transi se jette à l’eau.
    Alors on peut s’y essayer avec une femme, ça pourra être merveilleusement chanté, mais moi, je n’y crois pas une seconde.

    En autant que je sache, il n’existe seulement deux enregistrements commerciaux de Mme Janowitz chantant Schubert (à l'exception de ce dernier récital), un pour DGG (avec Irwin Gage au piano) et ce récital de fin de carrière avec Spencer au piano re-publié sur Nuova Era et Brilliant Classics.
    En tant qu’inconditionnel fan de Mme Janowitz, je dis la même chose ! Hélas …

  3. #3
    En attente de confirmation
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    février 2008
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    6 885
    Très chouette, merci !

    Ah, la parité ! Faudrait-il adopter une loi universelle sur la parité : « Autant de femmes que d’hommes dans les récitals de mélodies » !!
    Sinon, c'est la Cour Pénale de La Haye – pardon, Den Haag, faut pas plaisanter avec les nationalismes - pour crime contre l’humanité.
    Et encore, il faudra diviser, autant de ténors, barytons et basses – autant de sopranos, mezzos, contraltos.

    Bon, assez rigolé (pour qui aurait rigolé).

    les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler sont interprétés presque également par des hommes et des femmes.
    Pour la petite histoire, ces lieder ont été composés pour Johanna Richter, cantatrice à qui Mahler porta dans sa prime jeunesse un amour sans retour et qui ne les chanta jamais. Il n’est donc pas illégitime que des femmes les chantent.

    Par ailleurs, il s’agit d’un ‘fahrender Gesell’, c'est-à-dire d’un jeune artisan qui dans sa corporation a le grade de Gesell (compagnon – il n’est plus ‘Lehrling’, apprenti, et pas encore ‘Meister’) ; ayant terminé son apprentissage chez son maître il effectue une année de voyage (Wanderjhare) à la rencontre d’autres maîtres et compagnons, tout au long duquel il tient un carnet de voyage. Les poèmes des lieder sont ses pensées. Au temps de Mahler, il n’y avait que des garçons dans les Gesellen, donc il est encore bien plus légitime que des hommes chantent ces lieder.
    De nos jours, de jeunes femmes sont aussi Gesellen, comme le montre une photo ci-dessous (début années 2010 pour la couleur, 1990s pour le noir et blanc)), mais question parité, faudra repasser !





    Winterreise est ouvert à une interprétation masculine ou féminine.
    On peut faire chanter n’importe quelles mélodies par n’importe quelle voix, quels qu’en soit le genre et la tessiture. Il suffit de transposer. Et la tendance actuelle étant à l’égalité des sexes et à la ‘désexuation’ généralisée, allons-y.
    Il y a des précédents, il est vrai que Das Mädchen und der Tod par Marian Anderson donne le frisson. Néanmoins, c’est faire fi du texte original (mais qui se soucie encore des textes originaux et des livrets ????) : DER Tod, en allemand, la mort, c’est masculin. La lune et l’étoile sont des figures masculines, DER Mond, DER Stern, le soleil une figure féminine, DIE Sonne.
    Winterreise est clairement un recueil de textes prononcés par un homme lui aussi parti à l'aventure suite à une peine de cœur parce qu’il a dû renoncer à SA bien-aimée (« Das MÄDCHEN sprach von Liebe, die Mutter gar von Eh »)
    Mais le n’importe quoi ne gênant plus personne, à quoi bon s’en faire. Laissons une basse profonde chanter Frauenliebe und Leben. A quand Sabine Devieilhe chantant Pimène ? Si c’est bien chanté, on s’extasiera et on trouvera ça d’une incroyable audace novatrice.

    Cependant, même lorsqu'il y a des «personnages», la tendance est incohérente: à titre d'exemple, Die schöne Müllerin est presque toujours chantée par les hommes
    Je distingue mal en quoi faire chanter La Belle Meunière par un homme est une incohérence par rapport au personnage qui parle/chante ?
    C’est la logique même. Il suffit de lire les textes. Et de s’en rappeler la source : l’amour malheureux (encore !) du poète Wilhelm Müller pour la poétesse Luise Hensel (belle-sœur de Fanny Hensel-Mendelssohn). Avec jeu de mots sur le patronyme du poète et la profession du protagoniste.
    C’est le même topo : un jeune compagnon meunier fait sa ‘Wanderjahre’, il tombe amoureux de la fille d’un des meuniers qu’il rencontre sur sa route, il croit un temps que « ça va le faire », mais la donzelle tombe raide dingue d’un chasseur (ah, le prestige du costume et des armes !), et le malheureux amoureux transi se jette à l’eau.
    Alors on peut s’y essayer avec une femme, ça pourra être merveilleusement chanté, mais moi, je n’y crois pas une seconde.

    En autant que je sache, il n’existe seulement deux enregistrements commerciaux de Mme Janowitz chantant Schubert (à l'exception de ce dernier récital), un pour DGG (avec Irwin Gage au piano) et ce récital de fin de carrière avec Spencer au piano re-publié sur Nuova Era et Brilliant Classics.
    En tant qu’inconditionnel fan de Mme Janowitz, je dis la même chose ! Hélas …

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