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Discussion: Peinture bolchévique

  1. #1
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    Peinture bolchévique

    Voilà qui n'est pas directement musical, mais d'actualité.

    Beaubourg propose une exposition que j'ai trouvée passionnante, autour de Chagall, Lissitzky, Malevitch et plus généralement des peintres de Vitebsk. Quel bouillonnement c'était, de 1917 à 1921! Cela s'est arrêté ou a continué ailleurs, bizarrement.

    CI-joint une oeuvre que j'ai particulièrement aimé, indépendamment de son titre, "Frappe les Blancs avec le coin rouge", d'El Lissitzky.

    (PS : j'ai mis un accent sur le premier e de bolchévique, conformément à l'orthographe utilisée, donc préconisée, donc imposée par le Comité central du Parti communiste (b) d'Union soviétique dans les années 1930, où b est, précisément, l'initiale de "bolchévique".
    Images attachées
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  2. #2
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    Art dégénéré?

    Fascinant: je me demande ce qu'en disait le camarade Jdanov!

  3. #3
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    Ben il n'était pas encore très présent, je crois. La vie culturelle est restée assez animée jusqu'à la mort de Lénine, en peinture, en musique, en littérature. Peu après la prise de pouvoir par Staline, ça s'est rapidement dégradé, puis ça a été terrifiant.
    Cela dit même la floraison d'art abstrait de ces années-là était très idéologique : Malevitch n'arrête pas de parler de pureté ; et il y a une extraordinaire tribune d'orateur (qui avait été d'ailleurs montée grandeur nature pour l'explosion Paris-Moscou, une des premières grandes manifestations de Beaubourg à ses tout débuts)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  4. #4
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    A propos du personnage que l'on devine orationnant depuis la tribune, voici la photo originale, puis celle qui est devenue officielle
    Images attachées
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    A propos du personnage que l'on devine orationnant depuis la tribune, voici la photo originale, puis celle qui est devenue officielle
    Ils avaient déjà Photoshop, les bolcho, pour escamoter les gens ? Décidément, will wonders aso.

  6. #6
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    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    je me demande ce qu'en disait le camarade Jdanov!
    Il avait alors 23 ans et n’était au Parti que depuis 4 ans. C’est surtout après la 2° GM qu’il a férocement sévi dans la culture (enfin c’est ce qu’il me semble me rappeler).

    (Viens-je ici d’ici faire œuvre de history nazi ?)
    Dernière modification par The Fierce Rabbit ; 09/04/2018 à 18h01.

  7. #7
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    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    Ils avaient déjà Photoshop, les bolcho, pour escamoter les gens ? Décidément, will wonders aso.

    Comment interpréter cet escamotage? Les bipèdes se tenant sur le côté de la tribune étaient-ils des gardes du corps? Des courtisans? Ont-ils fait carrière?
    Question subsidiaire: la posture de Lenine est-elle favorable à l'exercice du chant? était-il capable de se faire entendre à trois kilomètres, comme certains paysans d'autrefois? Chaliapine lui a-t-il donné des cours?
    Etc, etc.. en tout cas, sur le plan historico-sociolo-idéologo-go-go--go, c'est fascinant!

  8. #8
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    Citation Envoyé par JEFF Voir le message
    était-il capable de se faire entendre à trois kilomètres, comme certains paysans d'autrefois?
    Etc, etc.. en tout cas, sur le plan historico-sociolo-idéologo-go-go--go, c'est fascinant!
    Au Tyrol, le yodel était en effet initialement un moyen de communication d’un flanc à l’autre d’une vallée, d’une vallee à une autre, etc. En Pays Basque et en Béarn, c’était similaire, on ne yodlait pas, on chantait. Les exemples doivent être nombreux.
    Lénine s’est fait entendre à bien plus que 3 km - avec tout le succès et les conséquences que l’on sait, hélas.
    Avec le recul, cela reste fascinant, effectivement, c’est le mot juste.
    (Ça avance, la réédition ?)

  9. #9
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    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    (Ça avance, la réédition ?)
    J'attends le N° ISBN. Comme je porte le projet à bout de bras, j'ai fait la demande avec retard. Bien entendu, les souscripteurs commencent à s'inquiéter!

  10. 10/04/2018 09h49
    Motif
    doublon

  11. #10
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    Les escamotés sont, au premier plan, Trotsky (on le reconnaît quand l'image est plus grande) et, derrière lui, son beau-frère Kamenev, un temps président du Soviet suprême, un temps président du Politburo, un temps Secrétaire général du comité central du Parti communiste (bolchévique) de l'Union soviétique.
    On connaît le sort de Trotsky, Kamenev a, quant à lui, été exécuté en 1936 (sa première femme et deux de ses enfants un peu plus tard), après le premier Procès de Moscou, au titre du "centre terroriste trostkyste-zinoviéviste" (il était co-hyène lubrique avec Zinoviev).
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  12. #11
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Les escamotés sont, au premier plan, Trotsky (on le reconnaît quand l'image est plus grande) et, derrière lui, son beau-frère Kamenev, un temps président du Soviet suprême, un temps président du Politburo, un temps Secrétaire général du comité central du Parti communiste (bolchévique) de l'Union soviétique.
    On connaît le sort de Trotsky, Kamenev a, quant à lui, été exécuté en 1936 (sa première femme et deux de ses enfants un peu plus tard), après le premier Procès de Moscou, au titre du "centre terroriste trostkyste-zinoviéviste" (il était co-hyène lubrique avec Zinoviev).

    Merci pour ces précieuses précisions (notez l'allitération, et la possibilté pour le lecteur de choisir le nombre de pi-eds!).
    Le concept de (co-)hyène lubrique me plonge dans un abîme de perplexité. Je présume que le zigue Moon en aurait tiré beaucoup de renseignements sur le contenu de l'Ersatz de cerveau qui occupait la boîte crânienne de son (ses?) auteur...

  13. #12
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    En y réfléchissant, je comprends que ce concept vous plonge dans la perplexité ; en fait j'ai mélangé deux concepts simples, celui de vipère lubrique et celui de hyène dactylographe.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  14. #13
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    Ah! Tout s'éclaire! Savez-vous que vous avez un côté "phare de la pensée"?
    Au fait, qui qualifiait-on ainsi? Je ne m'en souviens plus...

  15. #14
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    Je ne sais plus si c'était le camarade Kim Il-Sung ou le camarade Nicoale Ceausescu.


    En fait nom c'était Mao Zedong.


    Dans un cas comme dans les autres, je me demande comment le prendre...
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  16. #15
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    Pour ma part, je m’étais dit un instant qu'essayer de trouver qq exemples de ce qui se faisait comme musique à l’époque, toutes écoles confondues, serait amusant - les «classiques» du temps, mais peut-être aussi je sais pas, moi , Lourié, Oboukhov, Ianovsky, Davydov, Glière, Steinberg, et qq autres ... Et puis je me suis dit : well, what’s the good of it, after all ... ( en russe dans le texte).

  17. #16
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Je ne sais plus si c'était le camarade Kim Il-Sung ou le camarade Nicoale Ceausescu.


    En fait nom c'était Mao Zedong.


    Dans un cas comme dans les autres, je me demande comment le prendre...

    Oups, pardon: c'est vrai que ça prête à confusion. C'était pour le plaisir de rebondir sur la formule: "tout s'éclaire"

  18. #17
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    Citation Envoyé par The Fierce Rabbit Voir le message
    Pour ma part, je m’étais dit un instant qu'essayer de trouver qq exemples de ce qui se faisait comme musique à l’époque, toutes écoles confondues, serait amusant - les «classiques» du temps, mais peut-être aussi je sais pas, moi , Lourié, Oboukhov, Ianovsky, Davydov, Glière, Steinberg, et qq autres ... Et puis je me suis dit : well, what’s the good of it, after all ... ( en russe dans le texte).

    Pourquoi pas? La question que je me pose, c'est si d'aucuns compositeurs ont gardé par-devers eux des pièces pas politiquement correctes, mais artistiquement abouties?

  19. #18
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    En tout cas je me proposais de faire ça, suggérer des musiques de l'époque. Et pour répondre à la dernière question de Jeff, je pense que Chostakovitch, déjà, a "planqué" diverses compositions, ou, dans certains cas, elles ont été retirées de la circulation jusqu'à dégel partiel ou total.


    Allez je commence. Une oeuvre un peu plus tardive, mais dans une interprétation presque d'époque
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  20. #19
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    Bon c'était un tube (d'acier) évident. Voici autre chose au titre gratiné, déjà nettement plus réaliste-socialiste. Merci au Lapin d'avoir suggéré le nom du compositeur!
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  21. #20
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    Le deuxième n'est pas du tout dans l'esprit des oeuvres plastiques de l'exposition évoquée au début. Une projection était accompagnée de mélodies chant-piano assez nettement dissonantes, mais le temps que j'y arrive je n'ai pas pu voir ce que c'était, et je n'ai pas attendu que tout repasse. Honte à moi.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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