Bonjour à toutes et à tous,
Steven Pinker (cognitiviste dont les travaux sont appuyés sur une base expérimentale sérieuse) affirme dans "The blank slate" qu'à partir du XX°siècle, beaucoup de compositeurs "d'avant garde" ont négligé la partie génétique cérébrale (le "pré-câblage", les "gestalts" pourrait-on dire) sur laquelle s'appuie l'appréciation de la musique. Il en aurait résulté une musique inaccessible au plus grand nombre.
De fait, après plus d'un siècle, on ne voit pas la sonate de Berg atteindre des niveaux équivalents à ceux des œuvres de Brahms (par exemple) dans les statistiques de distribution musicale commerciale (reflet biaisé et grossier, mais difficilement contestable des goûts du public).
Il semble hasardeux d'attribuer ce fait à un manque d'éducation musicale. Si Berlioz ou Wagner ont pu être contestés en leur temps, il n'arrachent de hurlements à personne aujourd'hui.
L'observation de Pinker s'inscrit dans un travail plus vaste qui dénonce le négationnisme dont a souffert la génétique pendant cinquante ans, notamment pour des raisons politiques.
Cette observation choque-t-elle ?