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Discussion: Qu'est-ce qui est authentique dans tout ça ?

  1. #1
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    Qu'est-ce qui est authentique dans tout ça ?

    Les interprétations du Poème harmonique m'ont l'air d' "embellir" les originaux.
    Prenez par exemple sa version de "Nos esprits libres et contents", de Boësset :



    De 1:54 à 3:15, il y a un intermède musical un peu, disons, visionnaire, qu'on n'entend pas dans cette version, plus sobre (et moins séduisante) de l'ensemble Doulce mémoire :


    Même la mélodie chantée n'est pas tout à fait la même dans les deux versions. L'intermède instrumental de la version du Poème harmonique ne me semble pas dans l'esprit de la musique de cour du dix-septième siècle. Il me semble qu'il y a une certaine tromperie sur la marchandise.
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  2. #2
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    Cela ne sonne en effet pas pareil du tout. Il faudrait voir la partition, ou ce qu'on en a, et ce qu'on sait des usages de l'époque. Je n'ai aucune idée. La musique de son contemporain (mort quelques jours avant lui) Monteverdi montre que ce n'est pas toujours facile : si le texte d'Orfeo est assez bien cadré, jusqu'à l'instrumentation, celui du Couronnement de Poppée donne lieu à des variations considérables, quant au Retour d'Ulysse dans sa patrie, c'est très lacunaire et chaque interprète interpole allègrement.
    Cela dit un certain nombre d'interprètes "baroques" récents tendent à faire des créations à partir d'une oeuvre plutôt que de s'en tenir au texte. Pluhar, me semble-t-il, est coutumière du fait, et je n'aime pas trop, voire pas du tout, ses dernières tentatives. L'ensemble La Tempête aussi, et j'ai entendu en direct une Histoire de la Résurrection de Schütz où les récitatifs étaient chantés sur un mode proche des cantillations proche-orientales (mais autour des notes écrites ; autour est le mot). Certainement conforme à aucun usage saxon de l'époque, mais c'était magnifique. Mais je n'avais pas l'impression que Dumestre s'adonnait à ce genre de procédés.
    Au total, pourquoi pas? l'authenticité stricte et cette forme de transcription peuvent coexister, je pense. La preuve du gâteau, c'est qu'on le mange.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #3
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    L’ « authenticité » , et « stricte » de surcroît ?
    È come l’araba fenice : dove sia ? Nessun lo sa.
    Et bien présomptueux qui prétendrait le savoir.

  4. #4
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    Certes ; ma formulation était sans doute un peu extrême, si on me passe l'oxymore. Malgré tout, entre les vêpres de Monteverdi par Jochum et par Alessandrini, on peut supposer sans trop de risque que celui-ci est plus proche de ce qui se faisait à Mantoue que celui-là ; sans être identique pour autant, ce qu'Alessandrini lui-même, crois-je avoir lu au fil d'interviews, ne prétend même pas.
    Et je n'imagine pas que Bestion prétende que ceci, tout réussi que cela soit, est ce à quoi Schütz avait pensé :

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
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    "The proof of the pudding is in the eating"="La preuve du gâteau, c'est qu'on le mange."
    Je dois avouer que je le comprenais différemment:

    "On sait ce que vaut le pudding quand on le mange". Ou encore: "c'est quand on mange le pudding qu'on sait ce qu'il vaut"
    IP, help!
    Quant au sujet, faudra que je prenne le temps d'écouter les extraits, mais a priori j'estime qu'un interprétation de Jochum (un de mes chefs préférés) n'est pas plus illégitime qu'une "interpolation" par des musiciens historiquement informés, car je défie quiconque de démontrer que ça ne serait pas plutôt une extrapolation.

  6. #6
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    Bonjour Jeff,

    C'est bien dans ce sens-là que j'utilisais ce proverbe (est-ce un proverbe?)!

    Et je suis d'accord que Jochum n'est pas moins authentique, au fond, que les interpolations exotiques de Bestion ; j'aime assez les deux (bon... Jochum dans Bach j'aime beaucoup, dans Monteverdi ça devient un peu bizarre...) (bizarrerie aggravée par la présence de Marga Höffgen) (la version de HIndemith, enregistrée trois ans plus tôt, est plus, enfin moins, enfin euh...) (c'étaient des parenthèses)
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  7. #7
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Bonjour Jeff,

    C'est bien dans ce sens-là que j'utilisais ce proverbe (est-ce un proverbe?)!

    Voyons, Jeff, prétendre que "preuve" et "mise à l'épreuve" sont deux choses différentes, c'est ce qu'on appelle en anglais "distinction without a difference fallacy", n'est-ce pas ?
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  8. #8
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    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  9. #9
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    Y’avait longtemps ...

  10. #10
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    Bonjour Jeff,

    C'est bien dans ce sens-là que j'utilisais ce proverbe (est-ce un proverbe?)!
    Une maxime?


    Et je suis d'accord que Jochum n'est pas moins authentique, au fond, que les interpolations exotiques de Bestion ; j'aime assez les deux (bon... Jochum dans Bach j'aime beaucoup, dans Monteverdi ça devient un peu bizarre...) (bizarrerie aggravée par la présence de Marga Höffgen) (la version de HIndemith, enregistrée trois ans plus tôt, est plus, enfin moins, enfin euh...) (c'étaient des parenthèses)

    Dans Monteverdi, je ne l'ai jamais entendu, et j'avoue que ça ne me tente point. Il faut dire que j'ai, parmi mes vinyles, des enregistrements de l'ère Nadia Boulanger, si vous entendez ce que je veux dire.

    M'enfin, ça a sûrement plu à un certain public... y'a longtemps!

  11. #11
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    Oui je connais ces enregistrements de Nadia Boulanger, avec elle au piano, Doda Conrad basse, je crois Cuénod ténor ; ce n'est pas si mal! Evidemment on ne fait plus ça mais je trouve que ça sonne plutôt pas mal. Mieux que Jochum. Les oeuvres sont différentes, il est vrai. Vous avez Jochum en Bibliothèque musicale, si vous voulez vous faire une idée.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

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