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Discussion: La musique dans la littérature

  1. #1
    Xavier B.
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    Post La musique dans la littérature

    On parle souvent de musique et littérature, mais le plus souvent pour évoquer les livrets d’opéra tirés d’œuvres littéraires, ou les poèmes qui inspirent des mélodies et des lieder, ou les grands mythes littéraires repris comme sources d’inspiration dans des œuvres très diverses, Faust, Dante, Don Juan, Don Quichotte, etc. On parle donc beaucoup de la littérature dans la musique.

    En revanche on parle beaucoup moins de la musique dans la littérature. La première chose qui vient sans doute à l’esprit est la fameuse sonate de Vinteuil dans la Recherche du temps perdu. Sonate qui structure de façon très complexe tout un imaginaire et une écriture au sein de l’œuvre. Connaissez-vous d'autres occurrences aussi, ou même moins, éloquentes de la musique dans une oeuvre littéraire ? Dans la littérature, les arts visuels, peinture, sculpture, architecture sont évoqués de façon récurrente, tandis que la musique semblerait se faire plus discrète, sauf peut-être en poésie, et encore. N’est-ce qu’une impression ?

    Je propose un fil dans lequel on évoquerait tout élément musical rencontré à l’intérieur de nos lectures, qu’il s’agisse de description ou de récit de concert, de description de sons, d’instruments, d'un détail insolite, d’un imaginaire issu de la musique, voire du style même de l’écrivain, dans lequel on identifierait quelque influence de tel compositeur, que sais-je encore ?
    Bref un fil libre, à nourrir au fil des semaines et des mois, dans lequel on pourrait simplement citer des textes, des références, évoquer des réflexions d'essayistes, ou mener réflexion personnelle sur le sujet ou sur un texte en particulier, etc. Au fur et à mesure, ce fil pourrait constituer un bel ensemble sur le sujet.

    (Juste une précision : si vous citez des textes, songez à en indiquer les références, que chacun puisse les retrouver.)

    -----------

    Je commence avec ce poème de Paul Claudel qui s’intitule « La musique » (1944) – et je viens de voir que le compositeur Yves Prin en a fait une mélodie, quelqu’un la connaît ?
    L’acacia ruisselle de lait et la lune fait des siennes au dehors
    Partons ! on nous a donné rendez-vous sur un lac d’or

    À la recherche de ce rêve depuis hier dont seul un certain accord de rondes est resté
    Sur une embarcation de croches qu’une larme suffit à lester

    Il a suffi de faire silence et quelqu’un chante sur la mer
    Confusément escorté par la flûte et le dulcimer

    C’est à nous de dégager cette longue phrase là-bas qui n’arrive pas à aboutir
    C’est à nous de dégager ce reproche qui s’est liquéfié en un soupir

  2. #2
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Citation Envoyé par Xavier B. Voir le message
    Je propose un fil dans lequel on évoquerait tout élément musical rencontré à l’intérieur de nos lectures (...)


    Dans ce cas Xavier, je vais inaugurer ton fil (splendide idée merci !) par un beau hors-sujet , mais il y a eu sur weblettres une belle synthèse sur Romans sur la musique et les musiciens

    C'est ici pour ceux que ça intéresse !

  3. #3
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    Et puis ceci



    LA MUSIQUE


    La musique souvent me prend comme une mer !
    Vers ma pâle étoile,
    Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
    Je mets à la voile ;

    La poitrine en avant et les poumons gonflés
    Comme de la toile
    J'escalade le dos des flots amoncelés
    Que la nuit me voile ;

    Je sens vibrer en moi toutes les passions
    D'un vaisseau qui souffre ;
    Le bon vent, la tempête et ses convulsions

    Sur l'immense gouffre
    Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
    De mon désespoir !



    (Charles Baudelaire, 1821-1867)

  4. #4
    Membre Avatar de Tahar Mouslim
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    Willa Cather The Song of the Lark.

    J'ai un très beau roman en anglais de la grande romancière américaine Willa Cather: The Song of the Lark.

    Je viens de vérifier, et il en existe une édition en français sous le titre Le chant de l'alouette

    Willa Cather est l'auteur de deux romans au moins connus en français: Pionniers, traduction de O Pioneers, et L'un des nôtres, traduction de One of Ours, qui a obtenu le Prix Pulitzer en 1923.

    O Pioneers est un classique enseigné au lycée, et on commence à se rendre compte que Willa Cather a la même stature qu'Hemingway, pas moins.

    Le chant de l'alouette est l'histoire d'une fille de pasteur au Colorado en 1890, qui prend des cours de piano et dont le professeur se rend compte, lorsqu'il l'entend chanter à l'église, que son atout principal est sa voix.

    Le roman raconte son ascension et ses affres, à Chicago d'abord, puis à New York, avant son départ pour l'Allemagne pour y prendre des cours de chant, et dix ans après, sa vie de chanteuse étoile au Metropolitan Opera de New York.

    Très beau roman, qui décrit bien les doutes physiques et moraux, les efforts, les rapports avec le public, l'importance de la confiance, le besoin d'argent pour poursuivre les études, et d'un bout à l'autre, l'ambition, la droiture morale, mais aussi la capacité d'apprendre des uns et des autres et de continuer son chemin, poussée par la certitude interne qu'elle a quelque chose de plus grand à atteindre.

    Un roman remarquablement écrit (l'original anglais) et qui devrait, à mon sens, être lu en premier par les artistes eux mêmes: il me semble capter et décrire avec beaucoup d'acuité ce qu'il en est de vouloir devenir un artiste.

  5. #5
    Membre Avatar de Patricia
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    Thumbs up

    Très beau, ce sujet, Xavier! Je posterai demain, pour l'instant, quelques heures de sommeil ne me feront pas de mal!

  6. #6
    Membre Avatar de Bertrand
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    On sent la mer d'ici
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    Il me semble qu'il y a un truc comme ça dans aimez vous Brahms de Sagan: l'attirance incompréhension entre un jeune homme et d'une femme mûre. Faudrait que je revoie ça.

  7. #7
    Membre Avatar de Patricia
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    Thumbs up Proust, Sonate de Vinteuil

    Je sens que je vais me répandre dans ce fil... fallait pas me tenter, na!

    Mais je vais y aller avec un seul post par sujet, pour plus de clarté...

    Puisque tu as cité la Sonate de Vinteuil, Xavier, je tiens à signaler l'excellente analyse des rapports entre Proust et la musique du musicologue Jean-Jacques Nattiez dans son essai intitlé Proust musicien. On entre là au coeur de Proust et de son intimité avec certaines oeuvres comme le Ring, Parsifal ou les derniers quatuors de Beethoven. Je conseille vivement ce livre à tous ceux qui veulent étudier de plus près Proust sous cet angle, c'est publié chez Christian Bourgois (1984). Selon Nattiez "...chez Proust, la musique contamine le fait littéraire lui-même". C'est dire si le sujet est vaste!

    En ce qui concerne la Sonate de Vinteuil, il analyse les rapports entre la genèse du roman, sa répartition en tomes, et la forme que prend cette oeuvre imaginaire. Le roman est en effet passé par quatre phases successives de conception formelle: 2 volumes pour Les Intermittences du coeur, premier titre du projet comprenant seulement Le temps perdu et Le Temps retrouvé.
    Puis le projet prend le titre que l'on connaît aujourd'hui, toujours en 2 volumes, mais avec des parties internes plus élaborées, c'est là qu'apparaît notamment Albertine disparue, qui devient un volume autonome dans la 3e phase de construction du roman (avec changement d'éditeur en prime). Cette 3e phase comprend 5 volumes, et le projet définitif 7.

    Or la Sonate n'a pas toujours été Sonate pour piano violon. À travers les manuscrits, cette sonate devient aussi un quintette et un septuor.

    Une autre piste que suit Nattiez avec cette oeuvre imaginaire, et qui me paraît plus intéressante encore, c'est le rapport entre la découverte d'une oeuvre, son appropriation par l'auditeur, et la caractérisation qu'il donne de cette sonate. Autrement dit, le type particulier de langage véhiculé par la musique devient un modèle pour la littérature elle-même.
    Nattiez: "Chez Proust, la quête de l'absolu artistique passe par trois stades: tous d'abord le personnage ne comprend pas l'oeuvre; face à cette énigme, il se lance dans la recherche d'explications illusoires; quand il a dépassé le stades des fausses pistes, il est en situation de pénétrer l'essence de l'oeuvre.
    Ce mouvement général en trois temps, qui caractérise à la fois la tentative de Swann et la quête du Narrateur, se retrouve dans la description des oeuvres de Vinteuil elles-mêmes: l'oeuvre a tout d'abord les allures d'une pièce impressionniste, magma sonore à l'état pur dans lequel on reconnaît de vagues éléments descriptifs; puis les contours et les renvois se font plus précis: oeuvre franchement descriptive, elle véhicule des idées par le moyen d'unités musicales individualisées, elle a un statut quasi linguistique; enfin, elle dépasse ce satde pour atteindre au pur jeu de formes sonores et à la profondeur."

    Bon, je ne vais pas citer tout le livre, mais je vous en conseille vivement la lecture!


  8. #8
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    Citation Envoyé par Tahar Mouslim Voir le message
    J'ai un très beau roman en anglais de la grande romancière américaine Willa Cather: The Song of the Lark.

    Je viens de vérifier, et il en existe une édition en français sous le titre Le chant de l'alouette
    Un roman remarquablement écrit (l'original anglais) et qui devrait, à mon sens, être lu en premier par les artistes eux mêmes: il me semble capter et décrire avec beaucoup d'acuité ce qu'il en est de vouloir devenir un artiste.

    Cela tombe bien, on vient de me le prêter et je vais le commencer ce soir.

  9. #9
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    On en avait brièvement parlé, mais il y a le Don Juan d'E.T.A.Hoffman qui propose une suite fantasmée (Dona Ana ne l'a visiblement pas laissé indifférent !) au DG de Mozart...

    Je crois que la difficulté de la musique dans la littérature vient de couche d'abstraction suplémentaire de la musique par rapport à la littérature... Si un argument, par exemple, va rendre une musique plus concrète, une musique ne peut pas donner la réciproque à un texte (livret, lied ou autre), au contraire, elle élèvera le degré d'abstraction... D'où, je pense, l'embarras de la littérature par rapport à la musique. Il me semble significatif, par exemple, que ce soit, si je comprends bien, la construction formelle de la sonate qui sert de grille à Proust pour déployer sa pensée.

    D'ailleurs LF Céline parlera bien de "petite musique" pour évoquer son style rendu émotif, pour marquer l'abstraction supplémentaire par rapport au style pompier de ses contemporains ; pour évoquer l'élévation / abstraction supplémentaire de sa littérature pour échapper à la compétition avec le cinéma par exemple...

  10. #10
    Membre Avatar de Nicolas TOUSSAINT
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    Grandz bruict fust faict cy aprez lors que cestuy Josquinz dict Grandz Josquinz Dezprez fust fait defunct par navremenz de male hart et combienz feurent désolez et pleurartz à la veue de ce gizantz.
    Epistemon viendroit conter la choze.
    Avecques plaizir dict Panurge.

  11. #11
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    Et de Willa Cather on trouve aussi en français "mon Antonia", dont je ne saurais trop recommander la lecture. Magnifique livre (quoiqu'on y parle peu de musique).

    Sinon, en poésie :
    Il est un air pour qui je donnerais
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
    Un air très vieux, languissant et funèbre,
    Qui pour moi seul a des charmes secrets.

    C'est la première strophe de "Fantaisie", de Nerval. J'aime beaucoup ce poème, pour des tas de raisons. Et vous?

  12. #12
    Membre Avatar de Mzlo
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    Il est très difficile, à mon avis, d'axer une fiction où un moment clef autour d'une musique. Il y a un côté fastidieux, un tour d'esprit complexe. A mon avis, Proust s'en est bien sorti parce qu'il a plié la musique au roman. Sa sonate est fictive. Il pouvait arranger les choses à sa convenance.

    La musique dans la littérature m'intéresse quand il s'agit d'indication sur les pratiques d'une époque. Au détour d'ouvrages qui ne la concerne pas, on trouve des indications intsructives dont je ne suis pas certain qu'ils soient bien exploités.

    Deux exemples qui m'ont marqué:
    - les représentations à l'opéra de Paris dans la Nouvelle Héloïse. Malgré l'humour irrésistible et les parti pris de Rousseau, on trouve beaucoup d'indications sur les pratiques de l'époque (machinerie, le bûcheron).
    - Les confessions d'un enfant du siècle. Le narrateur loue un clavecin pour Brigitte. L'usage semblait donc manifestement persister au XIXe siècle.
    - Et Gotlib bien sûr, auquel on doit la plus fine enquête sur la fabrication des violons italiens au XVIIIe (Rubrique à brac)

  13. #13
    Administrateur Avatar de Philippe
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    Citation Envoyé par lebewohl Voir le message
    C'est la première strophe de "Fantaisie", de Nerval. J'aime beaucoup ce poème, pour des tas de raisons. Et vous?
    Certainement lebewohl , car ce texte est superbe. Rien n'interdit d'ailleurs de le donner ici en entier :


    Il est un air, pour qui je donnerais,
    Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber.
    Un air très vieux, languissant et funèbre,
    Qui pour moi seul a des charmes secrets !

    Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
    De deux cents ans mon âme rajeunit...
    C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
    Un coteau vert, que le couchant jaunit ;

    Puis un château de brique à coins de pierre,
    Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
    Ceint de grands parcs, avec une rivière
    Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs ;

    Puis une dame à sa haute fenêtre,
    Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
    Que dans une autre existence peut-être,
    J'ai déjà vue... et dont je me souviens !

  14. #14
    Xavier B.
    Exclu
    Le désormais bien connu poème d'Yves Bonnefoy pour Kathleen Ferrier dans Hier régnant désert (1958)
    À LA VOIX DE KATHLEEN FERRIER
    Toute douceur toute ironie se rassemblaient
    Pour un adieu de cristal et de brume,
    Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
    La lumière du glaive s'était voilée.

    Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
    Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu
    Comme si au delà de toute forme pure
    Tremblât un autre chant et le seul absolu.

    Ô lumière et néant de la lumière, ô larmes
    Souriantes plus haut que l'angoisse ou l'espoir,
    Ô cygne, lieu réel dans l'irréelle eau sombre,
    Ô source, quand ce fut profondément le soir !

    Il semble que tu connaisses les deux rives,
    L'extrême joie et l'extrême douleur.
    Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
    Il semble que tu puises de l'éternel.

  15. #15
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Eh bien je ne connaissais pas ce poème "bien connu" : merci!

  16. #16
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    Citation Envoyé par Xavier B. Voir le message
    Le désormais bien connu poème d'Yves Bonnefoy pour Kathleen Ferrier dans Hier régnant désert (1958)
    À LA VOIX DE KATHLEEN FERRIER

    Xavier merci pour le poème, mais personnellement, et je le dis très simplement parce que je suis particulièrement sourd à la poésie, mais j'ai beau lire, je le trouve assez académique, ce poème, presque laborieux... Alors je me suis forcé un peu à relire et voilà ce que j'en retiens :

    - dans le premier strophe, il compare la voix à une épée qui fendrait le brouillard... Pas mal, mais rien de fracassant comme image et surtout "le voile d'une voix" est ce que justement on cherche à éviter...

    - second strophe, je passe sur la "couleur grise" qui renvoie au voile inapproprié, le hoquetant "Comme si au delà de toute forme pure" le partage avec le cliché de la pureté...

    - bon, on lui passera l'oxymoron des larmes souriantes, le réel dans l'irrélle par contre me heurte...

    - l'image d'aller entre les roseaux gris ne me semble pas être la perspective la plus excitantes qu'ait pu proposer un poème...

    Voilà, mais tu as surement de meilleurs arguments à faire valoir ! Comme je te disais, je suis à mon regret, très peu réceptif (par ignorance ou par goût peu importe) à la poésie !

  17. #17
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    " Claudio Monteverdi. Peut-être est-il un des seuls musiciens dont la mélodie brûle (de "langueur": languidi miei sguardi). C'est comme le feu dans le jardin que le vent tourmente, obscurcit et attise tour à tour. Si je pense à un air de Bach, il me semble le voir s'élever libre et droit, s'épanouir ensuite dans les hauteurs; chez Monteverdi, l'air me fait l'effet d'être tendu vers quelqu'un d'insaisissable ou d'encore insaisi - quelqu'un, comme une ombre qui marche dans une forêt ? et qu'il faut appeler, faire revenir à tout prix, avant qu'il ne soit à jamais trop tard. L'intensité de l'appel embrase la voix, et c'est à sa lumière d'incendie que le monde, s'il y a encore un monde, apparaît.
    ( Dans les Lieder de Schubert, il peut aussi y avoir un élan vers quelqu'un; mais, dirait-on, plutôt du coeur que du corps, plus enveloppé d'ombres et de mélancolie, tendre lueur plutôt que feu.) "

    Philippe Jaccottet: "La seconde semaison" (carnets 1980 - 1994)

    Relu grâce à Agamemnon, qui lance un beau fil. Merci !

    Memling

  18. #18
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    Citation Envoyé par Memling Voir le message
    "

    Relu grâce à Agamemnon, qui lance un beau fil. Merci !
    Pauvre Xavier !

  19. #19
    Xavier B.
    Exclu
    Merci Memling pour ce beau texte de Jaccottet. Cela me donne envie d'aller le lire ce soir.

    Citation Envoyé par Memling Voir le message
    Relu grâce à Agamemnon, qui lance un beau fil. Merci !
    Faut rendre à César c'qui appartient à César, Memling ! C'est moi qu'ai commencé l'fil, c'est pas Aga, non mais !

  20. #20
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    Red face

    On ne prête qu'aux riches !

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