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Discussion: C'est l'été

  1. #1
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    C'est l'été

    Commençons par le tube

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  2. #2
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    Et aussi




    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  3. #3
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    La magnifique Pastorale d'été de Honegger, ici par Martinon, et le tout aussi magnifique de Rimbaud qui l'a inspirée (je trouve, cela dit, que la musique ne répond pas au texte)



    Aube

    Arthur Rimbaud

    J’ai embrassé l’aube d’été.

    Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
    du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
    se levèrent sans bruit.

    La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

    Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

    Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
    A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
    je la chassais.

    En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
    son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

    Au réveil il était midi.
    Dernière modification par lebewohl ; 31/07/2020 à 18h45.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  4. #4
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    Et tant que j'y suis un autre poème estival célèbre

    Charles-Marie LECONTE DE LISLE

    Midi

    Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine,
    Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
    Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ;
    La Terre est assoupie en sa robe de feu.

    L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
    Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ;
    La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
    Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.

    Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
    Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
    Pacifiques enfants de la Terre sacrée,
    Ils épuisent sans peur la coupe du Soleil.

    Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
    Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
    Une ondulation majestueuse et lente
    S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.

    Non loin, quelques boeufs blancs, couchés parmi les herbes,
    Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
    Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
    Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.

    Homme, si, le coeur plein de joie ou d'amertume,
    Tu passais vers midi dans les champs radieux,
    Fuis ! la Nature est vide et le Soleil consume :
    Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.

    Mais si, désabusé des larmes et du rire,
    Altéré de l'oubli de ce monde agité,
    Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire,
    Goûter une suprême et morne volupté,

    Viens ! Le Soleil te parle en paroles sublimes ;
    Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ;
    Et retourne à pas lents vers les cités infimes,
    Le coeur trempé sept fois dans le Néant divin.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  5. #5
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    Et cet autre, moins connu mais que je trouve extraordinairement réussi

    Verlaine

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    À Jules Valadon

    Despotique, pesant, incolore, l’Été,
    Comme un roi fainéant présidant un supplice,
    S’étire par l’ardeur blanche du ciel complice
    Et bâille. L’homme dort loin du travail quitté.

    L’alouette au matin, lasse, n’a pas chanté.
    Pas un nuage, pas un souffle, rien qui plisse
    Ou ride cet azur implacablement lisse
    Où le silence bout dans l’immobilité.

    L’âpre engourdissement a gagné les cigales
    Et sur leur lit étroit de pierres inégales
    Les ruisseaux à moitié taris ne sautent plus.

    Une rotation incessante de moires
    Lumineuses étend ses flux et ses reflux...
    Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

    Montaigne

  6. #6
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    "Quel dieu, quel moissonneur de l'été ..."



    (Darius Milhaud: Concertino d'Été op.311 (1951))
    Darius Milhaud (1892-1974): Les quatre Saisons - Concertino d'Été, per viola e 9 strumenti, Op.311 (1951).
    Ernst Wallfisch, viola. Ensemble des Solistes des Concerts Lamoureux diretti da Darius Milhaud.


    Ce n'est pas l'oeuvre de Milhaud que je préfère, mais puisque les morceaux de musique consacrés à la musique semblent rares...

  7. #7
    En attente de confirmation
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    Citation Envoyé par InnocentParadis Voir le message
    les morceaux de musique consacrés à la musique semblent rares...
    Certes.
    Sans nul doute.
    Cela mérite réflexion approfondie.

  8. #8
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    J'ai écrit "les morceaux de musique consacrés à la musique semblent rares..." Il fallait lire "les morceaux de musique consacrés à l'été semblent rares..." Les lecteurs intelligents auront corrigé d'eux-mêmes.

  9. #9
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    Avec un réseau hésitant je ne cherche pas le meilleur passage de l'été de Haydn. En revanche voici un tube de d'Indy, par Dervaux

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  10. #10
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    Puis un tube de Berlioz, par la magnifique Véronique Gens et Lionel Bringuier, pour changer de Crespin et Ansermet

    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  11. #11
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    Une chanson un peu méconnue de Brel. Merci à celui qui me l'a fait découvrir ! 😉
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  12. #12
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    Im Sommerwind de Webern, ici par Haitink à Chicago
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  13. #13
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    Ce n'est pas que la musique soit particulièrement estivale, mais il y a été dans Le Songe d'une Nuit d'Été. L'ouverture de Mendelssohn dans la belle version de Klemperer. Il y a aussi l'opéra de Britten, je ne sais pas quel extrait mettre.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  14. #14
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    Ici l'été n'est qu'implicite mais c'est forcément l'été, d'après le texte. Feldeinsamkeit de Brahms, par Fischer-Dieskau et Demus. Magnifique mélodie.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  15. #15
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    Dans un genre un peu différent, cette bluette d'Adamo, que j'avais bien aimée, en son temps
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  16. #16
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    Bonjour.


    On a aussi ça:



    Et puis ça:


    puisque, selon Ives, "This piece purports to be a picture-in-sounds of the sounds of nature and of happenings that men would hear some thirty or so years ago (before the combustion engine and radio monopolized the earth and air), when sitting on a bench in Central Park on a hot summer night.".


    Enfin, pour ne pas dire que j'aurai laissé de côté une musique russe:



    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  17. #17
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    Un tube de Gershwin dans l'extraordinaire version de Jeanne Lee. D'ailleurs tout le disque dont est tiré ce Summertime est extraordinaire.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  18. #18
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    On peut bien sûr se baigner au soleil en toute saison mais bon... une évocation de Séverac. Je pense que le tableau est de Corolla.
    Il s'engendre beaucoup d'abus au monde ou, pour le dire plus hardiment, tous les abus du monde s'engendrent de ce qu'on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance.

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  19. #19
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    En fouillant dans mes listes, je me suis aperçu que Josef Suk (le compositeur, pas le violoniste) était assez saisonnier.


    En voici deux pour le prix d'une:

    (curieusement, il ne semble pas y avoir d'Automne Op.22c ni d'hiver Op.22d)



    Et voici de quoi s'habituer au nouveau patron des Berlinois:

    (il semble avoir un répertoire plus large que le K.)
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

  20. #20
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    Et puis il faudra songer à mettre ça courant septembre:
    La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute. (Pierre Desproges)

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