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Discussion: Leoš Janáček

  1. #1
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    Leoš Janáček

    Voilà !!
    Pour commencer, je dirai que j'ai réellement découvert l'ami Leoš avec la passionnante biographie de Guy Erismann qui apporte un superbe éclairage sur cette musique unique en son genre. Cet ouvrage me parait indispensable pour aborder le personnage et sa musique.
    Pour les oeuvres et les disques que je connais, je vais y refaire un tour et je reviens.
    Antonin

    Dernière modification par Antonin ; 08/01/2008 à 22h31.

  2. #2
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Antonin Voir le message
    Voilà !!
    Pour commencer, je dirai que j'ai réellement découvert l'ami Leoš avec la passionnante biographie de Guy Erismann qui apporte un superbe éclairage sur cette musique unique en son genre. Cet ouvrage me parait indispensable pour aborder le personnage et sa musique.
    Pour les oeuvres et les disques que je connais, je vais y refaire un tour et je reviens.
    Antonin
    Salut Antonin!

    Quelle superbe réactivité à la proposition de l'ami Théo d'ouvrir un fil sur Janacek!

    Effectivement la biographie de Guy Erismann, qui nous a quitté l'année dernière est vraiment superbe! Mais je ne connais pas la nouvelle édition qui est "plus complète" je crois ?

    Comment faut il appréhender Janacek ? Quelle question! Probablement comme un grand auteur Shakespearien! Mais là je réduit volontairement le champs aux opéras et pas tous! Chez Janacek l'alliance du tragique et de la farce est souvent omniprésent : à commencer, par exemple, par Broucek dont une nouvelle version sort chez les producteurs de tulipes, mais aussi la Renarde! Autre aspect marquant de sa production opératique, le choix de sujets disons "sociaux" et un attachement touchants pour ceux qui ne marchent pas dans le sens du vent ou de l'histoire, ou des préjugés : Les femmes, les bagnards par exemple! Pour les étiquettes je laisse aux spécialistes le choix des adjectifs : réalisme, naturalisme, impressionnisme, expresionnisme... Janacek est un peu tout ça!
    Ca va pas faire avancer le schmilblick, mais moi qui suis un piètre admirateur du chant en général, et bien je dois dire que les ouvrages lyriques de Janacek sont les seuls que je peux écouter jusqu'à plus soif! Hélas la discographie est assez riche mais pas en quantité et surtout avec des disponibilités alléatoires...

    thierry

  3. #3
    Membre Avatar de Antonin
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par thierry h Voir le message
    Comment faut il appréhender Janacek ? Quelle question! Probablement comme un grand auteur Shakespearien! Mais là je réduit volontairement le champs aux opéras et pas tous!
    Appréhender Janacek comme un grand auteur Shakespearien, pourquoi pas... mais ça ne réduit pas au champs des opéras. Toute la musique de Janacek (je m'avance peut-être un peu parce que je ne connais pas encore tout) me semble portée par un même élan dramatique, théâtral, mais un théâtre du réél, brut, sans polissage, sans ambages. Le 1er quatuor sur lequel je me suis penché récemment en est un exemple frappant.
    Pour Janacek, la musique devait incarner toutes les émotions psychiques et physiologiques de l'Homme. D'où des études très poussées sur le langage et sa musicalité (dans les documents en annexe de l'ouvrage d'Erismann, une chose m'a particulièrement frappé : on voit une photographie d'un carnet de notes de Janacek sur lequel il a retranscrit en notes de musique le dernier souffle de sa fille, Olga, morte à l'âge de 20 ans...). C'est sans doute ce qui fait sa musique si saisissante, si violemment réélle.
    Je viens de réécouter la Sonate pour piano, écrite en réaction à la mort d'un jeune manifestant à Brno (le 1er octobre 1905). C'est une des pièces les plus bouleversantes que j'ai entendu pour piano : ce n'est pas seulement de la compassion pour ce jeune homme que Janacek exprime, c'est de l'empathie. L'interprétation de Radoslav Kvapil est à la hauteur de cette musique. Sur ce disque, on trouve aussi les touchantes pièces du Sentier Broussailleux et le cycle Dans les Brumes (j'ai du mal à trouver la référence exacte du disque, label Regis on dirait).
    Je prend sur moi pour ne pas parler de Janacek jusqu'au bout de la nuit.
    Bonne soirée à tous.
    Antonin

  4. #4
    Membre Avatar de Tahar Mouslim
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Antonin Voir le message
    Appréhender Janacek comme un grand auteur Shakespearien, pourquoi pas... mais ça ne réduit pas au champs des opéras. Toute la musique de Janacek (je m'avance peut-être un peu parce que je ne connais pas encore tout) me semble portée par un même élan dramatique, théâtral, mais un théâtre du réél, brut, sans polissage, sans ambages. Le 1er quatuor sur lequel je me suis penché récemment en est un exemple frappant.
    Pour Janacek, la musique devait incarner toutes les émotions psychiques et physiologiques de l'Homme. D'où des études très poussées sur le langage et sa musicalité (dans les documents en annexe de l'ouvrage d'Erismann, une chose m'a particulièrement frappé : on voit une photographie d'un carnet de notes de Janacek sur lequel il a retranscrit en notes de musique le dernier souffle de sa fille, Olga, morte à l'âge de 20 ans...). C'est sans doute ce qui fait sa musique si saisissante, si violemment réélle.
    Je partage tout à fait, cher Antonin, ce que vous avez écrit: vous l'exprimez d'ailleurs bien mieux que ce que je pourrai faire.

    Dire qu'il est shakespearien est une image qu'il faut bien expliquer: dans ce que vous exprimez sur le faite que la musique soit si saisissante et si violemment réelle, ce sont les mêmes moteurs à l'oeuvre dans le théatre de Shakespeare, et c'est peut-être ce que Thierry a voulu dire.

    Cela dit, pour moi, ce sont aussi les mêmes moteurs à l'oeuvre dans la musique d'Haendel.

    Je fais souvent un parallèle personnel entre Haendel et Janáček, car - au delà des époques et des langages qui sont différents - j'y retrouve bien les mêmes moteurs à l'oeuvre.

    Citation Envoyé par Antonin Voir le message
    Je viens de réécouter la Sonate pour piano, écrite en réaction à la mort d'un jeune manifestant à Brno (le 1er octobre 1905). C'est une des pièces les plus bouleversantes que j'ai entendu pour piano : ce n'est pas seulement de la compassion pour ce jeune homme que Janacek exprime, c'est de l'empathie.

    Tout à fait d'accord là aussi, notamment avec cette notion d'empathie que vous exprimez.

    C'est bien cette empathie qui me fait prolonger encore plus le parallèle avec Haendel, au delà des différences d'époque et de langage.

    C'est bien aussi cette empathie que je sens présente dans sa musique, qui me fait le considérer comme un des plus grands toutes époques confondues, même s'il est aussi un des plus singuliers: une personnalité et une oeuvre "gothique", sans réelle ascendance ou descendance, au sens de filiation esthétique et/ou pédagogique, mais une importance considérable.

    Pour parler un peu de musique, dans cette sonate, comme dans les quatre pièces de "Dans les Brumes", Ivan Moravec est un interprète unique.

    Son témoignage a pu être capté dans ce concert de Prague par Hänssler:



    Dans Répertoire, je me souviens que c'était l'ami Gérard qui avait écrit un très bel et bon article sur ce récital.

    Ivan Moravec est un artiste très pudique, auquel on a parfois reproché, à tort à mon sens, de tout trop peser, et de ne pas se lâcher.

    La musique pour piano de Leoš Janáček, et surtout la sonate, est une des oeuvres où il crève le plus l'armure et est à la hauteur de l'extraordinaire empathie de cette oeuvre, que vous avez soulignée.

    Le concert de Prague à été enregistré au printemps 2000. Sur l'ancien forum, l'ami Gil Presnitzer avait souligné un récital à Toulouse dans le cadre du festival de Piano aux Jacobins qui était extraordinaire, selon lui.

    Alléché par tout cela, j'avais cherché à aller écouter Ivan Moravec dans un programme où il jouait cette sonate, mais il n'a plus jamais redonné à ce jour cette oeuvre dans ses programmes de récital américains.

    En revanche, à l'automne 2004, BBC Radio 3 avait retransmis un programme de piano de musique tchèque, qu'il avait donné à Londres en mai de la même année, où il jouait ces deux oeuvres, ainsi que des oeuvres de Smetana et de Suk, et je n'ai jamais entendu le piano de Leoš Janáček joué comme cela: c'était encore plus intense que le disque de Prague.

    Ivan Moravec a 78 ans, il ne jouera plus encore bien longtemps, et il ne jouera peut-être plus jamais cette sonate en récital.

    Je redis ce que j'avais écrit sur l'ancien forum à propos des concertos de Mozart: si vous avez l'occasion d'aller entendre cet artiste dans votre région, ne le loupez pas, et si Leoš Janáček est au programme, faites tout ce qui vous est possible pour y assister

  5. #5
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Leoš Janáček

    Bonjour,

    Kpavil a aussi enregistré Sur un Sentier Brousailleux pour Calliope. On trouve cela sur un disque couplant le cycle avec les deux quatuors par les Talich (à mon avis, pas une version essentielle, mais cela se tient).

    Planès (Harmonia Mundi), Firkusny (DGG), Hlinka (??label norvégien sans doute), Klansky (Supraphon) ont également enregistré la plupart des oeuvres pour piano, mais mon interprète préféré pour l'heure est Palenicek (Supraphon).

    Je ne connais pas les versions de Cicollini, Schiff, Ausbo, Andsnes ou Pontinen.

  6. #6
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Bonjour,

    Kpavil a aussi enregistré Sur un Sentier Brousailleux pour Calliope. On trouve cela sur un disque couplant le cycle avec les deux quatuors par les Talich (à mon avis, pas une version essentielle, mais cela se tient).
    Je possède le disque Talich, et j'aime beaucoup cette version, assez différente de celle des Prazak, nettement plus acide. Par contre on n'y trouve que la 1ère partie de "Sur un Sentier Broussailleux", c'est pour cela que j'ai fait référence uniquement à l'autre CD qui propose les deux.
    Je ne connais pas les interprétations de Palenicek, j'ai néanmoins un autre disque essentiel dans lequel il fait des merveilles : "Le Journal d'un Disparu", chez Supraphon dans la collection Twins qui propose deux interprétations différentes sur le même album. C'est intéressant, surtout pour cette oeuvre dont on ne trouve pas 40 interprétations (la partie de ténor est particulièrement difficile parait-il, est-ce pour ça?). C'est Palenicek au piano dans les deux versions, mais je préfère la plus ancienne avec Beno Blachut (dans l'autre c'est Nikolai Gedda), plus retenue, plus intimiste. C'est un oeuvre extrêmement touchante, et comme souvent, Janacek choisissait des sujets dans lesquels il se retrouvait (ces poèmes exprimant un amour nouveau pour une jeune tzigane n'a pas dû le laisser indifférent...). C'est sans doute pourquoi il y a une telle sincérité dans cette musique.
    Merci Tahar de signaler les interprétations de Moravec. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de l'entendre, mais ce n'est pas la première fois que j'entend des critiques élogieuses à son égard. J'ai par exemple lu que son 4ème de Beethoven avec Ancerl était un des meilleurs jamais enregistré. Malheureusement je n'ai toujours pas pu mettre la main dessus. Peut-être faudrait-il lui consacrer un fil dans le forum piano..?
    Antonin

  7. #7
    Xavier B.
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Planès (Harmonia Mundi), Firkusny (DGG), Hlinka (??label norvégien sans doute), Klansky (Supraphon) ont également enregistré la plupart des oeuvres pour piano, mais mon interprète préféré pour l'heure est Palenicek (Supraphon).

    Je ne connais pas les versions de Cicollini, Schiff, Ausbo, Andsnes ou Pontinen.
    J'ai revendu assez rapidement la version d'Andras Schiff parue chez ECM. La prise de son y était abominable de réverbération, plongeant le tout dans un halo qui se voulait sans doute brumeux, mais qui faisait davantage penser à de la plongée sous-marine ou aux bons jours d'un nez bouché ou encore à du David Hamilton. Cela n'arrangeait rien à l'interprétation qui s'ingéniait à gommer tous les effets de rupture pour ne mettre en exergue que leur lyrisme. Or, ce qui me frappe dans ces pages c'est l'articulation entre le lyrisme de la mélodie et ces effets de cassure mélodique, que l'on retrouve aussi bien dans les opéras, et sur quoi repose tout le drame. Gommer ces ruptures, c'est effacer la tension dramatique, la dureté même de ces partitions, pour les réduire à de simples pages mélancoliques.

    Alain Planès, pianiste que je n'apprécie pas beaucoup en général, a donné une version magnifique de ces oeuvres, parce que sans concession, faisant peser tout le poids de l'expression sur ces ruptures des élans mélodiques. Il en résulte, àl'opposé du doucereux de Schiff, une vision de désolation, une approche tragique, sans aucune emphase, et dont le chant brisé est sobrement et profondément bouleversant.

    On pourra cependant préférer de très bonnes versions qui accentuent davantage le lyrisme, comme celle de Ciccolini, excellente dans un tout autre genre, très personnelle, avec des rubatos étonnants, mais qui ne versent jamais dans le sentimentalisme, qui exacerbent l'expression du tragique.

    Firkusny m'avait semblé également très bon, mais mon souvenir est trop ancien pour être précis.

    Je ne connais pas les autres. J'ai entendu Andsnes en concert dans Dans les brumes, ce n'était pas mauvais, mais assez maniéré, avec des effets un peu trop sentimentaux à mon goût pour cette oeuvre.

    X.

  8. #8
    Membre Avatar de Theo B
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    Re : Leoš Janáček

    Qu'en est-il des quatuors?
    Pour ma part, ma préférence va aux Prazak (pour le N°1, Sonate à Kreutzer), et aux Belcea (pour le N°2, Lettres Intimes). Les voici:

    Les Stamitz, les Melos (très - trop?- acide), les Talich proposent des alternatives intéressantes. Je ne connais pas les versions des Janacek, des Panocha, des Pacifica, des Artemis...

    Dans la musique de chambre, j'ai une affection particulière pour la Sonate pour Violon, à mon avis une des plus géniales et émouvantes du répertoire. Je ne connais que la version de Remes (primarius des Prazak) et Kayahara sur le même disque que les quatuors. Je suis très curieux de connaître vos préférences pour cette oeuvre.

    J'aime beaucoup aussi la "sonatine" pour violoncelle et piano, Pohadka (un conte), dont j'ai la version de Kanka (vc des Prazak). Ainsi que toutes les autres oeuvres sur ce très beau disque:

  9. #9
    Xavier B.
    Exclu

    Re : Leoš Janáček

    J'aime beaucoup le disque, paraît-il légendaire, du Quatuor Janacek.

    Mais j'attends que Mzlo, qui en est un fervent admirateur, vienne nous en parler !


  10. #10
    Membre Avatar de thierry h
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Qu'en est-il des quatuors?
    Pour ma part, ma préférence va aux Prazak (pour le N°1, Sonate à Kreutzer), et aux Belcea (pour le N°2, Lettres Intimes). Les voici:

    Les Stamitz, les Melos (très - trop?- acide), les Talich proposent des alternatives intéressantes. Je ne connais pas les versions des Janacek, des Panocha, des Pacifica, des Artemis...

    Dans la musique de chambre, j'ai une affection particulière pour la Sonate pour Violon, à mon avis une des plus géniales et émouvantes du répertoire. Je ne connais que la version de Remes (primarius des Prazak) et Kayahara sur le même disque que les quatuors. Je suis très curieux de connaître vos préférences pour cette oeuvre.

    J'aime beaucoup aussi la "sonatine" pour violoncelle et piano, Pohadka (un conte), dont j'ai la version de Kanka (vc des Prazak). Ainsi que toutes les autres oeuvres sur ce très beau disque:
    Salut Théo et à tous!

    Les Prazak sont effectivement superbes dans les quatuors! J'aime aussi beaucoup les Stamitz ( réédités il y a peu avec les Smétana et les Martinu chez Brilliant ) ainsi que le quatuor Janacek évoqué par Xavier.
    Enfin je garde une petite préférence pour les Vlach chez Panton, probablement l'une des versions les plus touchantes et émouvantes des deux quatuors. Ils sont couplés avec une fabuleuse version du sextuor Mladi par le Quintette à Vents Foerster!

    Au rayon piano, ne me demandez pas pourquoi, mais j'en reviens toujours à Firkusny!
    Mais le disque Moravec présenté par Tahar est du pur bonheur!

    thierry

  11. #11
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    Re : Leoš Janáček

    L'avantage des Janacek, dans le premier quatuor en tout cas, c'est qu'ils interpètent selon les dernières volontés (si je puis m'exprimer ainsi) du compositeur. Lors des répétitions avec le Quatuor Morave (dont les Janacek furent plus tard les élèves), Janacek apporta quelques modifications d'interprétation, la plus frappante étant un énorme crescendo à la fin du dernier mouvement à la place d'un diminuendo allant jusqu'à l'extinction du son. Personnellement j'aime moins cette vision, maintenant c'est celle du compositeur, et de toute façon l'interprétation (des deux oeuvres) est de très haute tenue. Par ailleurs, c'est couplé avec le 2ème quatuor de Novak qui est une vraie splendeur.
    Je viens de réécouter la sonate pour violon et piano. C'est un genre que j'aime peu, parce qu'il s'éloigne souvent de l'idée que je me fait de la musique de chambre. Pendant un temps, le violon accompagnait le piano, puis ce fut l'inverse, et enfin de compte, jamais on a l'impression d'une vraie entente, complicité entre les deux instruments. Ca me donne souvent l'impression d'un concerto pour violon avec réduction de la partie d'orchestre pour le piano. SAUF... dans cette sonate. Je me joins à Théo pour dire que c'est la plus bouleversante du répertoire. C'est une pièce de musique de chambre exceptionnelle, au même titre que les deux Quatuors : même ampleur, même intensité, même complémentarité entre les différents instruments. Absolument magistral. Elle met peut-être moins en avant le violon qu'une sonate de Brahms par exemple, mais il serait temps qu'elle trouve sa place dans le répertoire des meilleurs violonistes. Je ne connais que l'interprétation de Remes, excellente, mais un poil plus de sobriété (moins de vibrato par endroits) ne me fâcherait pas.
    Le disque Praga regroupant la musique de chambre pour vents et le Conte est également sublime. J'aime particulièrement le Capriccio.
    Dernière modification par Antonin ; 09/01/2008 à 18h02.

  12. #12
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Antonin Voir le message
    Je ne connais que l'interprétation de Remes, excellente, mais un poil plus de sobriété (moins de vibrato par endroits) ne me fâcherait pas.
    Entièrement d'accord y compris dans Beethoven! Je vibrerais plus si Remes vibrait moins!

    thierry

  13. #13
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    Re : Leoš Janáček

    Euh, sur la sonate je me suis un peu vite emporté, on trouve pas mal d'enregistrements...
    Suk (heureusement), Kremer/Argerich, Amoyal, Zimmermann par exemple.

  14. #14
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    Re : Leoš Janáček

    Oui, et paraît-il la version d'Isabelle Faust (avec Vedernikov?) est excellente.

    C'est vrai que le genre dépareille dans la musique de chambre, et c'est normal. De là à dire que la plupart du grand répertoire s'apparente à de la musique concertante réduite pour le piano me semble excessif. Il y a bien des exemples dans la période classique et romantique qui le contredisent. Soit la fusion organique des instruments est traitée (Beethoven, op 30 N°3, ma préférée par exemple, ou Brahms, où la complexité du contrepoint transcende l'exéubérance soliste notamment dans l'op 100). Soit l'expression est résumée à l'essentiel et l'on passe du mini concerto à quelque chose de proche du lied (Schubert).
    Mais enfin, c'est un vaste débat...

  15. #15
    Membre Avatar de Zimrilim
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Theo B Voir le message
    Bonjour,

    Kpavil a aussi enregistré Sur un Sentier Brousailleux pour Calliope. On trouve cela sur un disque couplant le cycle avec les deux quatuors par les Talich (à mon avis, pas une version essentielle, mais cela se tient).
    Kvapil a au moins enregistré 3 fois ce cycle : Chez Panton (cycle complet) en 1969 et chez Unicorn avec dans les brumes et la sonate (je ne me souviens plus de l'année). C'est fabuleux, mais je ne connais pas encore Palenicek.

    Frédéric

  16. #16
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    Re : Leoš Janáček

    Citation Envoyé par Zimrilim Voir le message
    Kvapil a au moins enregistré 3 fois ce cycle : Chez Panton (cycle complet) en 1969 et chez Unicorn avec dans les brumes et la sonate (je ne me souviens plus de l'année). C'est fabuleux, mais je ne connais pas encore Palenicek.

    Frédéric
    Bonsoir Frédéric!

    J'avais bien oublié la superbe version Unicorn qui date des années 94 ou 95, et qui faisait partie d'une anthologie de la musique tchèque!

    thierry

  17. #17
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    Re : Leoš Janáček

    Une petite réflexion ( probablement oiseuse!) à ce stade de la discussion :
    A la louche je dirais qu'il a fallu attendre disons les années 80 pour que Janacek ait un peu de considération en France.
    Les oeuvres orchestrales avant toutes les autres mais aussi les opéras, dans une moindre mesure, notamment la série enregistrée au tournant des années 80 par le Phiharmonique de Vienne et Mackerras!
    En revanche j'ai l'impression qu'il y a une véritable boulimie en matière de musique de chambre, les quatuors surtout, et la musique pour piano ( et ça ne me gène pas hein ?). Bref je suis étonné que certaines oeuvres orchestrales comme la Sinfonietta ou Taras Boulba qui sont à mon goût de petits chefs d'oeuvres pas bien compliqués, soient si peu enregistrées ou simplement jouées en concerts! Mais je me trompe peut être...
    Concernant les oeuvres vocales, superbes oeuvres chorales, Amarus ou la messe Glagolitique ( oui j'écoute parfois des messes ) ou les opéras, je veux bien comprendre que le tchèque pose problème, mais est-ce une raison suffisante ?
    Encore une fois faudra t -il accuser la frilosité des programmateurs de concerts ? Dans mon souvenir je ne suis pas sûr que les opéras aient été joués en France plus de 3 ou 4 fois depuis leurs créations ( j'ai pas l'Avant Scène sous le nez pour être plus précis!) Et le très chouette ballet Rakos Rakoczy doit bien attendre sa création dans nos contrées ?
    La suite un peu plus tard...

    thierry

  18. #18
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    Re : Leoš Janáček

    Janáček est en effet "arrivé" tard en France. P. Boulez a dirigé la 1è française du Journal d'un disparu en 76 (avec A. Planès, je crois).
    Moi, je l'ai découvert en 72 ou 73 grâce à la Tribune consacrée à la Messe glagolitique. Ne pouvant alors m'acheter que peu de disques, je me suis rué sur tout ce que j'ai pu trouvé de Janáček à la discothèque municipale. Tout y est passé et pendant à peu près un an, il est le compositeur que j'ai le plus écouté.
    Aujourd'hui, il reste l'un de ceux pour qui j'ai le plus d'attachement, presque d'affection.

  19. #19
    Membre Avatar de Claude Torres
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    Re : Leoš Janáček

    Bonjour à toutes et à tous,

    Pour les "english speaking people" je vous signale la disponibilité en ligne du livre
    THE OPERAS OF LEOS Janáček
    by
    ERIK CHISHOLM
    Originally published by PERGAMON PRESS
    First edition 1971

    ICI

    Claude Torres

  20. #20
    Modérateur Avatar de lebewohl
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    Re : Leoš Janáček

    La Sinfonietta, dans mon souvenir, demande 16 trompettes : cela explique en partie qu'elle soit rarement montée! L'Orchestre de Paris la donne cette année, les 16 et 17 aril (avec Le Pigeon des Bois de Dvorak et le 2e concerto de rachmaninoff ; direction Belohlavek , Freire au piano).

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