Quinze que j’en pense – Ils sont disparus en 2012

[ppyjc61]

(Cette réflexion est présentée en tandem avec mes blog et montage hebdomadaires du vendredi).

Afin de conclure le mois de novembre, je vous propose un modeste échantillon musical qui met l’accent sur les artistes de la musique «classique» qui nous ont quittés cette année. Mais, avant de commencer, voici une playlist YouTube qui propose d’autres artistes de marque qui nous ont quittés, et la première chanteuse du montage étant sans doute le nom qui marquera les disparitions pour 2012:

http://www.youtube.com/playlist?list...kkNn6Ahf4s1WDz

Un bon nombre des artistes que j’ai retenus cette semaine ont fait l’objet de réminescences et réflexions dans les pages de notre forum, et le premier d’entre eux (décédé en janvier) est le pianiste et compositeur Alexis Weissenberg .

Une dioscographie partielle de M. Weissenberg comme pianiste suggère un répertoire très vaste, de Bach à Bartòk. Dans ma collection personnelle je compte son intégrale des préludes de Rachmaninov (1990) et un disque Debussy (1995) duquel j’ai choisi Estampes pour mon montage.

En plus du décès de M. Weissnberg, notons la disparition de deux (sinon trois si on y ajoute Ruggiero Ricci) géants de la musique classique: Maurice André et Dietrich Fischer-Dieskau.

Maurice André est sans doute la figure de proue pour la trompette classique, dominant les concerts et les disques de son instrument de prédilection pendant la deuxième moitié du Xxe siècle. Une autre discographie partielle du site Discogs souligne les contributions de M. André au répertoire baroque et classique pour son instrument – dans ma collection, en plus des grands standards, j’ai un enregistrement de musique baroque pour trompette, orgue et cuivres. La sélection de Mouret provient de ce disque.

Dietrich Fiscer Dieskau, comme André, est une figure dominante du siècle dernier, cette fois-ci pour sa tessiture (baryton), et en particulier pour les grandes mélodies allemandes: Schubert, Schumann, Brahms, etc.. Le cycle de mélodies Winterreise est, sans contredit, une pièce fétiche pour M. Fischer-Dieskau, l'endisquant pas moins de sept fois, et le pianiste Gerald Moore, qui l’a accompagné fidèlement tout le long de sa carrière, a participé à trois d’entre eux, dont celui-ci qui date de 1955, probablement donc son prenmier enregistrement commercial de ce cycle. J’ai monté les derniers quelques lieder de la collection, et je vous propose ici l’intégrale du cycle, gracieuseté YouTube (voir la playlist ci-dessous.

Deux compositeurs font le palmarès cette semaine. Le premioer est Elliott Carter et le compositeur de musique de films et de comédies musicales Marvin Hamlisch (présent ici comme pianiste, s’exécutant dans l’un des rags de Scott Joplin qu »il adapta pour le fim l’Arnaque.

Le reste du montage souligne des contributions de la pianiste Brigitte Engerer, et du violoniste Ruggerio Ricci.

DETAILS

Elliott CARTER (1908-2012)
Enchanted Preludes pour flûte et violoncelle (1988)
Guy Pelletier, flûte et James Darling, violoncelle

Modest Petrovich MUSSORGSKY (1839-1881)
Hopak (Gopak), pour piano, transcriot par Mussorgsky de Sorochinskaya yarmarka (1872)
Nyanya i ya (Niania et moi), pour piano (1865)
Scherzo pour piano, en ut dièse mineur (1858)
Brigitte Engerer, piano

Jean-Joseph MOURET (1682-1738)
Sinfonie de Fanfares no. 1 pour cuivres, cordes et timbales (1729)
Maurice André, trompette
Pierre Cochereau, Orgue
(Instrument: Cavaillé-Coll, Noire Dame de Paris)
Harmonie sous Armand Birbaum

Claude DEBUSSY (1862-1918)
Estampes, pour/for piano, L. 100
Alexis Weissenberg, piano

Franz Peter SCHUBERT (1797-1828)
Winterreise (Un voyage d’hiver), D.911 (Sélections)
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
Gerald Moore, piano
( )

Niccolò PAGANINI (1782-1840)
Concerto pour violon no.2 en si mineur, Op.7 ('La campanella')
Ruggiero Ricci, violon
London Symphony Orchestra sous Anthony Collins

Scott JOPLIN (c.1868-1917)
The Entertainer (1902)
Marvin Hamlisch, piano

Baladodiffusion, gracieuseté Pod-O-Matic: http://itywltmt.podomatic.com/entry/...00_00_00-08_00

[lebewohl]

Si je peux me permettre, je rajouterais volontiers ce lien, pour la discographie de Maurice André (c'est cité, mais comme cela on l'entendra)
[/URL]

[lebewohl]

Et, pour Weissenberg, ce lien-ci :

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[The Fierce Rabbit]

L'un des plus - sinon le plus - extraordinaire(s) Petrouchka qui se puisse entendre (même s'il en est d'autres 'pas mal')

Sans aucune visée à un listing nécrologique exhaustif qui serait long et ennuyeux, j'ajouterais à titre perso quelques disparus qui ont fait mes beaux jours.
Grandissime figure d'instrumentiste, de chef, de musicologue, et j'en passe : Gustav Leonhardt, qui joua jusqu'au bout de ses forces.
Rita Gorr, Nan Merriman, deux des plus beaux mezzos de leur temps ; Irma Kolassi, inégalable dans tant de mélodies françaises ; Evelyn Lear, par qui je découvris Lulu, belle à damner un saint et grande cantatrice du baroque au XX° ; et Judith Nelson, qui participa à tant de redécouvertes 'baroqueuses', dans la musique d'outre-Manche en particulier.
Le trop discret et méconnu Devi Erlih, dont le talent servit si bien tous ceux qu'il joua et notamment ses contemporains.
France Clidat, qui fut évoquée ici même lors de sa mort, trop facilement enfermée dans la bêtasse image qu'on lui colla de 'Madame Liszt', mais tout aussi sensible et flamboyante dans d'autres compositeurs.
Sa consoeur Brigitte Engerer, généreuse et forte et simple et si gentille qui elle aussi joua jusqu'au bout de sa résistance, présente dans la sélection initiale de ce fil.
J'aurai un mot pour Christian Lardé, qui ne connut pas la célébrité de son confrère Rampal mais tout aussi bon musicien et flûtiste, à qui l'on doit de splendides enregistrements.
J'en oublie certainement des tas ...

[Fou des chutes]

L'un des plus - sinon le plus - extraordinaire(s) Petrouchka qui se puisse entendre (même s'il en est d'autres 'pas mal')

Seule une interprétation au concert, comme celle donnée hier soir par Denis Matsuev à Québec, peut donner une impression de la démesure de cette œuvre. L'audiovisuel, surtout avec ce parti-pris désuet du document montré par Lebewohl pour la technique, en amortit énormément l'impact.

[The Fierce Rabbit]

Certes, comme tout document enregistré, quelle qu'en soit la nature. Quand je disais cela, je pensais à la façon qu'avait AW de jouer Petrouchka en général, sur ce doc-là ou ailleurs.
Je veux bien croire que Matsuev "en live" (si, si, ça se dit, il paraît ! ) ça devait être quelque chose ! Mais Matsuev live, dans mes contrées, it is not tomorrow the day before ...

[Fou des chutes]

S'il est venu dans les miennes, il devrait bien pouvoir aller dans les vôtres…

[lebewohl]

Oui? Si l'occasion se présente je jetterai une oreille. J'ai entendu une fois Matsuev en vivant, et j'ai détesté son Schumann et très peu aimé son Prokofiev, mais qui sait?

[Fou des chutes]

C'était un programme entièrement russe, sans Prokofiev: Tchaïkovsky (Les saisons, une Méditation, Dumka), Rachmaninov (2 Préludes), Stravinski (Petrouchka). Rappels, russes également pour au moins 2 d'entre eux sur les 3 qu'il a donnés: Lyadov (Boîte à joujoux) et Ginzburg-Grieg (Dans l'antre du roi de la montagne, Peer Gynt)

[lebewohl]

Houlà... je crois que je n'y serais pas allé... tant pis, j'attendrai!

[Fou des chutes]

Donc, si je vous comprends bien, vous êtes déçu soit par l'interprétation, soit par la musique, mais vous êtes toujours déçu. Je vous taquine.

[lebewohl]

Ben non, je suis enthousiasmé par Petrouchka par Weissenberg, la prise de vue fût-elle datée (j'ai lu depuis que c'était en playback!)

Mais je ne pense pas que j'irais exprès écouter du Tchaikovsky et du Rachmaninoff par un pianiste que j'ai détesté.

Sinon je suis plutôt bon public (pour les musiciens, par pour les metteurs en scène)

[ppyjc61]

C'est avec regret que j'ai appris hier le décès de Dave Brubeck, musicien et jazzman extraordinaire, qui s'est éteint hier à l'âge de 91 ans:

(en anglais) http://www.vancouversun.com/news/wor...198/story.html

Brubeck, un pianiste autodidacte qui jouait "par oreille" a travaillé étroitement avec Darius Milhaud à l'Université du Pacifique (en Californie) après la Guerre 39-45, et enreprit dès-lors une formation plus traditionnelle. Ses motifs rythmiques très particuliers ont marqué le jazz (et la musique contemporaine) des années 50 et 60 (incluant une complicité fortuite avec le saxophoniste Paul Desmond), nous donnat le "Blue Roindo" et le magique "Take Five".

J'ai eu le plaisir d'entendre M. Brubeck en concert avec un grand orchestre au Festival de Jazz de Montréal, et je ne retiens que de bons siuvenirs de cette expérience, ainsi que de sa riche discographie. Le cinéaste Ken Burns dédia un épisode complet de son anthologie sur le Jazz à l'oeuvre de M. Brubeck, le plaçant clairement dans le panthéon des Armstrong, Davis et Parker.

Vous nous manquerz, M. Brubeck!

[The Fierce Rabbit]

Ses motifs rythmiques très particuliers ont marqué le jazz (et la musique contemporaine) des années 50 et 60 nous donnant le "Blue Rondo" et le magique "Take Five".

En effet ; le Blue Rondo à la Turk est en 9/8, Take Five en 5/4 bien sûr.
Il aimait les mètres impairs, qui avaient aussi donné Unsquare Dance à 7/4, Onze Four à 11/4 ou World's Fair à 13/4.
D'autres musiciens ont fait de même

[lebewohl]

Est-ce que c'était fréquent en jazz, avant lui? Je ne connais pas assez.

En "classique", oui, Bartok pour les 5/8 et 7/8 (ses danses bulgares, notamment, dont c'est une des caractéristiques), et pas mal de monde pour le 5/4. Ravel dans Daphnis, pas mal de musique russe, je crois... Et même à la Renaissance, dit Wikipedia, là je ne savais pas.

Il n'empêche, c'est super, Take Five et Blue Rondo! (j'ai découvert Take Five par Elek Bacsik, c'était l'indicatif de "Jazz dans la nuit" sur France Inter il y a oh... quelques années)

[ppyjc61]

"Time Out", réalisé en 1959, est sans doute l'album jazz par excellence non seulement pour Brubeck, mais sans doute au haut du palmarès Jazz avec "Porgy and Bess" de Miles Davis et (choix très personnel) "Oscar Peterson In Riussia".

Les plages pertinentes: Blue Rondo, Take Five et la ravissante Kathy's Waltz.

Ma copie vinyle de Time Out était plutôt amochée (vous me permettrez ce canadienisme de bon aloi) et je me suis procuré la copie numérique vers 1986 ou 87. Je l'ai prêtée à un copain qui fut victime d'un cambriolage et pfuit! Plus de Time Out!

Récemment (sur le site eMusic), j'ai renouvelé ma collection avec la réédition 64-bits de l'album... Quel plaisir!

[lebewohl]

"amoché" c'est un canadienisme? J'utilise ça moi aussi, et je tiens ça de ma famille (qui a peu de lien avec le Canada!)

[Claude Torres]

"amoché" c'est un canadienisme? J'utilise ça moi aussi, et je tiens ça de ma famille (qui a peu de lien avec le Canada!)

On utilise aussi cette expression à Bordeaux.

En hommage à Dave Brubeck, une video inédite.

http://www.milkenarchive.org/people/...ideos/view/109



Claude Torres

[ppyjc61]

"amoché" c'est un canadienisme? J'utilise ça moi aussi, et je tiens ça de ma famille (qui a peu de lien avec le Canada!)

Je concàde donc qu'amoché est une expression française de bon aloi!

[ppyjc61]

En hommage à Dave Brubeck, une video inédite.

Merci, Claude!